Ils sont 15.739 nouveaux venus entre 2001 et 2005. Les Algériens sont arrivés, durant les six premiers mois de 2006, en tête des immigrés qui ont choisi le Québec (Canada) comme terre d'accueil, avec plus de 10,8% des 20 519 immigrants recensés par les services du ministère canadien de l'Immigration et des Communautés culturelles, selon l'Institut de la statistique du Québec, rapporté par l'APS. Les mêmes sources notent que, de janvier à juillet 2006, le Québec a accueilli 20 519 immigrants, parmi lesquels 10,8% d'Algériens, 7,6% de Français, 6,4% de Marocains et presque autant de Chinois et 5,5% de Roumains. Les Algériens installés au Canada, et principalement au Québec, seraient autour de 50.000 personnes, avec 15.739 nouveaux venus entre 2001 et 2005, présentant les profils et les compétences recherchés par les autorités canadiennes en charge de l'immigration. Ils seraient à hauteur de 70% constitués d'universitaires et de jeunes diplômés, de professionnels, de qualifiés, de jeunes couples ou de familles avec enfants, ayant aussi une bonne maîtrise du français et immédiatement aptes à être intégrés dans le circuit du travail. La même étude relève toutefois que les compétences et les expériences acquises en Algérie, du fait, entre autres, que le dossier de l'équivalence des diplômes n'est pas réglé entre les deux pays, ne sont pas toujours reconnues. Bien des diplômés algériens repartent à zéro. Un ingénieur ouvre une boucherie. Une gynécologue obstétricienne entame des études en sciences infirmières. Le boum des Algériens au Canada s'est toutefois ralenti maintenant que l'Algérie «va mieux». Certains quittent même Montréal pour retourner au pays. Interrogé sur le sujet, l'ambassadeur d'Algérie au Canada, M.Smaïl Benamara, avait déclaré que «si l'Algérie a traversé une période difficile où il y avait beaucoup de cadres, de jeunes et de professionnels poussés à partir à l'étranger, avec la paix et la stabilité retrouvées, l'on enregistre une tendance inverse, c'est-à-dire un tassement de la demande et même un frémissement vers le retour au pays d'origine». Beaucoup d'Algériens envisagent de retourner au pays, soit pour la création d'une entreprise, soit pour des emplois dans le secteur économique, a-t-il ajouté, reconnaissant que «cette immigration de qualité constitue une communauté qui peut vraiment servir de pont et de lien entre l'Algérie et le Canada, et peut contribuer, même de manière ponctuelle, à des activités de développement en Algérie». Le consul général d'Algérie à Montréal, a souligné que ses services encouragent les associations algériennes au Canada à créer et à densifier un «réseau de solidarité et d'entraide» pour aider les Algériens établis dans ce pays «à prendre en charge leurs problèmes d'intégration et à s'affirmer en tant que minorité visible». Le consulat encourage les associations à investir le terrain pour tisser un réseau de solidarité et d'entraide à même de permettre aux membres de la communauté de prendre en charge leurs problèmes d'intégration, et en même temps, de s'affirmer comme minorité visible dans un pays fondé sur le multiculturalisme, a soutenu M.Sbaâ à l'APS. «Notre immigration est jeune. Elle s'est constituée dans les années 90, et est à la recherche des meilleures voies pour s'organiser», a-t-il poursuivi, en rappelant que le consulat oeuvre à améliorer les prestations au service de la communauté, en plus des missions classiques de protection consulaire, de représentation et de développement des relations de coopération avec le pays d'accueil. Par ailleurs, la Gouverneure générale et commandant en chef du Canada, Mme Michaëlle Jean, a déclaré avant son départ d'Alger, que «l'Algérie est vivante et a tenu le pari de la réconciliation, de la stabilité et de la paix». «Il y a vraiment en Algérie un pari pour la vie contre les forces de destruction», a-t-elle ajouté. Mme Jean a estimé, par ailleurs, que sa visite en Algérie permettra à cette dernière «d'être vue différemment, à la hauteur de ses aspirations et de ses réalisations». Appelant à se débarrasser des «stigmates» dans la «vision que l'on a de l'Algérie».