Le père de famille algérien, tout comme la ménagère, attend presque avec anxiété, comme chaque année, l'observation du jeûne du mois sacré de Ramadhan. Ce n'est point le jeûne en lui-même qui les inquiète, pieux comme il l'est, l'Algérien l'observe avec plaisir et profonde piété, mais ce sont tous les aléas financiers négatifs, à plus d'un titre, que ce mois colporte avec lui tels que les prix abusifs usités ici et là sur les denrées essentielles et incontournables pour la rupture du jeûne pendant ce mois de piété et de miséricorde. En effet, existe-t-il un seul Algérien qui n'ait pas vécu, ne serait-ce qu'un mois de Ramadhan dans sa vie d'adulte, dans une tourmente financière aiguë co-générée par des pénuries « organisées » ou « planifiées même », dirions-nous, par les spéculateurs de tous bords dont surtout les « barons » des sphères d'alimentation comme ceux qui dominent les viandes rouges et blanches, les œufs, poissons et moult autres denrées alimentaires destinées à améliorer le quotidien des « meidate » algériennes lors de cette période de foi. Y aura-t-il du smen, des raisins secs, des pruneaux « d'Agen » ou autres ? Y aura-t-il assez de viande ovine, plus appréciée pour les plats typiques en cette période de jeûne, de volaille, de viande bovine…d'amandes, de miel, d'abricots secs… ? Autant de questions qui tarabustent le citoyen. La liste est, du reste, longue. Avec la perspective attendue d'une hausse des prix « endémique » croirai tant, la maîtresse de maison ne saura point où donner de la tête, craint-on en général. Malgré les attentions des autorités qui doublent leurs précautions et vigilances en veillant à l'approvisionnement des marchés ou en multipliant la constitution de marchés de proximité à installer dans les quartiers à forte densité populaire. Est-ce là une calamité à laquelle les décideurs ne savent pas faire face ? Puisque ce ne sont pas là des pénuries de tel ou tel denrée qu'il faut assurer, mais tenir la dragée haute à une « poignée » de spéculateurs qui cherchent à s'enrichir coûte que coûte pendant ce mois béni. Les corps de sécurité, de surveillance, de contrôle des prix … doivent sévir et appliquer sérieusement les niveaux de sanction envers les contrevenants qui ne sont que des récidivistes actuels et futurs tant la manne est prometteuse. Les « Ulema » devraient aussi, à notre avis, axer le plus clair de leurs sermons à la lutte conte la spéculation en ce mois sacré. Ces prêcheurs seraient intelligemment « secondés » par des émissions radio-phoniques et télévisées spéciales d'éducation « ramadhanesque » dont les Algériens sont si friands. Trop, c'est trop !