Le Rallye-raid Dakar 2007 (ex-Paris-Dakar), peut être purement et simplement supprimé si une modification du tracé en Mauritanie et au Mali n'intervient pas ces jours-ci. Après les menaces perçues par les services secrets français, le Rallye-raid Dakar 2007 (ex-Paris-Dakar), peut être purement et simplement supprimé si une modification du tracé en Mauritanie et au Mali n'intervient pas ces jours-ci. Il y a quelques jours, les services secrets français avaient prévenu le gouvernement français de menaces du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) sur le Rallye-raid Dakar 2007, suggérant une modification du tracé en Mauritanie et au Mali. Selon le quotidien Le Monde, les services français ont prévenu, de ces menaces, le gouvernement, début novembre par une note écrite, et mis en avant la «nécessité de corriger le tracé du raid». Les services secrets français ont confirmé qu'ils avaient suggéré la suppression de l'étape aller-retour entre Néma (Mauritanie) et Tombouctou (Mali) dans la zone sahélienne où le Gspc circule à son aise. Prenant la menace plus au sérieux, Maliweb estime que les promoteurs du rallye peuvent annuler tout simplement la formule de cette année: «Le nord du pays serait-il au point d'échapper au contrôle de l'Etat malien?» La question mérite réponse à cause de la présence de deux groupes armés: l'Alliance des insurgés de Kidal et le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc). Face à cette présence, les services secrets français viennent de demander aux organisateurs du Rallye Paris-Dakar d'annuler purement et simplement l'étape Néma-Tombouctou. En effet, les services secrets français sont formels: les conditions sécuritaires ne sont pas réunies entre la ville mauritanienne de Néma et Tombouctou. Les barbouzes français, en conséquence, ont mis en garde les organisateurs de la compétition et ont demandé l'annulation de cette étape. Et pour cause... Pour l'instant, l'on attend la réaction des organisateurs du Rallye qui doit débuter dans les prochains jours. Cependant, la mise en garde émise par les spécialistes des renseignements est très prise au sérieux à Paris. Car, c'est la sécurité des compétiteurs du Rallye qui est en jeu. Il est vrai que ce n'est pas la première fois que les services secrets français s'intéressent au déroulement du rallye Paris-Dakar. L'année dernière, sur la base de renseignements sur la présence de groupes armés, toujours sur la bande sahélo-saharienne, ils avaient demandé la suppression de certaines étapes au programme de la compétition. Maliweb précise que cette année, «les services secrets français semblent prendre en compte, à la fois, la présence des membres du Gspc sur le territoire national, et surtout ceux de l'Alliance des insurgés de Kidal, retranchés depuis le mois de mai 2006 dans les montagnes de Tegharghat». Pour le Gspc, le fait n'est pas nouveau. En effet, depuis quelques années, le groupe algérien s'est replié le long de la frontière algéro-malienne. L'on signale, la présence de près de 200 combattants de ce groupe sur le territoire malien. Au-delà du Mali, le Gspc se signale sur toute la bande sahélienne de la Mauritanie au Tchad. Depuis qu'il a prêté allégeance à Al Qaîda, le Gspc tente de se donner une plus grande dimension et une envergure transnationale, afin, d'abord, de justifier sa connexion avec l'organisation de Ben Laden, de frapper ensuite, même symboliquement, la France (que Zawahiri avait mis en garde), et de se donner du crédit auprès des populations locales, qui ne voient pas toujours d'un bon oeil la grande déferlante de luxe et d'opulence qui traverse leurs villages sans prendre conscience du dénuement total des autochtones. Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) doit devenir «l'os dans la gorge des croisés américains et français». Cette formule belliqueuse lancée par le n°2 de l'organisation Al Qaîda, Aymane al-Zawahiri, constitue, aujourd'hui, la principale source d'inquiétude des services français, qui craignent des attaques-surprises de la part des salafistes algériens. La vaste bande saharo-sahélienne, abandonnée par les gouvernements locaux, sert de no man's land aux trafiquants de tout bord et sous-tend une guerre pour le contrôle du trafic de drogue et d'armes. Largement contrôlé par les «émirs du désert», le Sahel connaît un regain d'intérêt de la part des Américains et des Français. Les experts militaires américains sont «arrivés» récemment au Sahel, à la faveur de la «total war» déclenchée au lendemain des événements du 11 septembre, prétextant une présence douteuse d'activistes proches d'Al Qaîda, alors que les officiers de la Dgse y sont implantés depuis longtemps déjà, s'agissant en outre de zones traditionnellement acquises à Paris, mais qui connaissent depuis 2003 une meilleure relation avec Washington, grâce aux équipements et aux aides financières fournis par celle-ci aux gouvernements de la région.