L'absence du président Tebboune au Sommet extraordinaire du Caire s'est imposée dans la rue arabe, sur les réseaux sociaux et dans les médias internationaux comme un événement politique majeur de la scène arabe. Abdelbari Atwan, le célèbre analyste qui tient un blog centré sur la question palestinienne, a salué «les présidents algérien, Abdelmadjid Tebboune, et tunisien, Kais Saïed, pour n'avoir pas pris part à ce Sommet». Atwan a souligné la raison invoquée par le président Tebboune et l'a jugée justifiée, car des Etats arabes ont exclu l'Algérie «des phases préparatoires du Sommet». Il a ajouté: «L'Algérie est un continent. Est-il normal de l'ignorer?» Ce militant palestinien dit vrai. Issu de la plus grande Révolution armée du XXe siècle, notre pays est la deuxième puissance militaire de la nation arabe. Puissance économique dans le Maghreb, elle dispose du plus grand territoire de tout le monde arabe et compte la deuxième population après l'Egypte. Ajouté à tout cela, c'est notre pays qui représente la nation arabe au Conseil de sécurité. Ne pas tenir compte de son statut historique, diplomatique et économique, c'est s'assurer l'échec de toute initiative arabe. Le militant de la cause palestinienne apporte un soutien indéfectible au président de la République, notamment parce que ce dernier «n'a pas invoqué un motif futile pour refuser l'invitation, mais a dit la stricte vérité». C'est justement la franchise dont a fait montre le président Tebboune qui a «mis le feu» aux réseaux sociaux. Les influenceurs de tous bords ont mis en lumière les justes raisons invoquées par le chef de l'Etat. Il est important de noter que les intervenants sur toutes les plates-formes, de X à TikTok, en passant par Facebook et Instagram, ont commenté ce fait rare dans les annales de la politique arabe. Le fait notable dans ces réactions est qu'elles émanent du monde entier. Des pages françaises, américaines, espagnoles et d'innombrables autres nationalités ont repris cet événement, avec souvent une analyse assez intéressante sur l'état de la nation arabe et la question palestinienne. D'autres influenceurs ont également republié des annonces faites par les télévisions du monde entier évoquant l'absence du président Tebboune au Sommet du Caire. Cette matière médiatique est venue enrichir les réseaux sociaux et témoigne, par la même occasion, de l'extraordinaire écho qu'a eu la décision du chef de l'Etat de ne pas participer à la rencontre panarabe. Des plateaux de télévision ont été consacrés à cet événement, au point d'occulter le sommet lui-même. Et pour cause, les journalistes arabes et internationaux ont été ces deux derniers jours face à un fait inédit dans l'histoire de la Ligue arabe. Les commentateurs qui ont disséqué mot à mot la dépêche de l'APS, évoquant la décision du Président, retiennent son caractère historique, en ce sens qu'elle éclaire l'opinion arabe et mondiale sur ce qui se trame dans le dos des Palestiniens. Il convient de souligner, et les journalistes le mettent en évidence aussi, qu'en l'espèce, la quasi-totalité des Sommets arabes étaient considérés comme des événements anodins. Les absents n'expliquent jamais publiquement leur réticence, et les présents se contentent de voter des résolutions, sans grand espoir de les voir mises en oeuvre. Les observateurs exceptent deux rendez-vous seulement: celui de Khartoum, en 1967, où les Arabes ont brandi les trois non: «Non à la paix avec Israël, non à la reconnaissance d'Israël, non à toute négociation avec Israël», et celui de Casablanca, en 1965, qui a vu le roi du Maroc, Hassan II, collaborer avec le Mossad pour dévoiler les plans d'attaque des armées arabes pour la guerre israélo-arabe de 1967. C'est le tristement célèbre Sommet de la trahison. L'effet médiatique impressionnant s'est également manifesté dans les très nombreux commentaires des internautes qui, dans leur majorité, ont salué la position forte du président algérien. En démasquant une manoeuvre diabolique de quelques monarchies prêtes à tout pour rester dans les faveurs des Etats-Unis et de l'entité sioniste, le président de la République a rendu un grand service à la cause palestinienne, relèvent de nombreux internautes.