L'armée d'occupation sioniste continue de fermer les points de passage de Karam Abu Salem et de Beit Hanoun dans le nord et le sud de la bande de Ghaza pour le neuvième jour consécutif, avec un arrêt complet de l'entrée de l'aide humanitaire. Un groupe de plus de 30 experts indépendants de l'ONU a indiqué au Conseil des droits de l'homme des Nations unies que l'entité sioniste «reprend la militarisation de la famine» dans la bande de Ghaza «en décidant de rompre» l'accord de cessez-le-feu et de bloquer l'entrée de l'aide humanitaire. Cette décision constitue une violation flagrante du droit international, ont déclaré dans un communiqué ces experts, qui sont mandatés par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies mais qui ne s'expriment pas au nom de l'organisation. «Nous sommes alarmés par la décision de (l'entité sioniste) de suspendre une fois de plus l'entrée dans la bande de Ghaza de tous les biens et fournitures, y compris l'aide humanitaire vitale», ont-ils ajouté. L'entité sioniste «est toujours tenu de garantir une alimentation suffisante, des fournitures médicales et d'autres services de secours», ont fait savoir les experts, parmi lesquels figure la rapporteuse spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese. «La coupure par (l'entité sioniste) de l'approvisionnement en électricité à Ghaza, signifie, entre autres, l'absence de station de dessalement fonctionnelles, donc l'absence d'eau potable», a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux. Une délégation israélienne est attendue lundi à Doha pour des négociations indirectes sur la poursuite du fragile cessez-le-feu dans la bande de Ghaza avec le Hamas, après la coupure par Israël de l'approvisionnement en électricité pour faire pression sur le mouvement islamiste palestinien. Avant ces pourparlers, l'unique ligne électrique avec Ghaza, qui alimente la principale usine de dessalement de l'eau du territoire, a été débranchée par l'entité sioniste. Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Ghaza, a aussitôt dénoncé un «chantage mesquin et inacceptable». Cette décision «constitue une menace pour les prisonniers sionistes qui ne seront libérés qu'à travers des négociations», a mis en garde lundi le porte-parole du Hamas, Abdoul Latif Al-Qanoua. L'Allemagne a pour sa part appelé hier Israël, qui bloque depuis le 2 mars l'entrée d'aide humanitaire dans Ghaza, à «lever immédiatement les restrictions d'acheminement (...) de toutes les formes d'aide humanitaire» vitale pour les quelque 2,4 millions de Ghazaouis. L'accord de trêve négocié par l'entremise des Etats-Unis, du Qatar et de l'Egypte, a abouti à un cessez-le-feu le 19 janvier après 15 mois d'une guerre génocidaire sioniste à Ghaza. Les négociateurs du mouvement islamiste palestinien, conduits par Mohammed Darwish, sont arrivés dimanche dans la capitale qatarie après plusieurs réunions au Caire. Le même jour, l'émissaire américain pour Ghaza, Adam Boehler, a évoqué un accord sur les libérations «dans les semaines à venir», qualifiant de «très utiles» ses récentes discussions directes et sans précédent avec le Hamas. Les désaccords sur la poursuite de la trêve portent sur la deuxième phase de l'accord qui prévoit, selon le Hamas, un cessez-le-feu permanent, le retrait complet israélien de Ghaza et la libération des prisonniers sionistes encore retenus dans le territoire palestinien. Le gouvernement Netanyahu, de son côté, propose une extension de la première phase du cessez-le-feu jusqu'à la mi-avril, et pose plusieurs autres conditions. «Nous sommes prêts à commencer immédiatement les négociations», mais Israël «continue de revenir» sur l'accord de cessez-le-feu, a affirmé hier le Hamas dans un communiqué. «Nous rejetons les tentatives de pression sur le Hamas, le langage de l'extorsion et des menaces ne marchera pas», a ajouté le mouvement. L'armée sioniste a aussi mené dimanche une frappe aérienne contre des Palestiniens qui, selon elle, «tentaient de cacher un engin explosif» dans le nord de Ghaza. En Cisjordanie occupée, l'Office des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a affirmé que l'agression sioniste en cours dans le nord «provoque le plus grand déplacement de population» depuis 1967, estimant qu'«au moins 40 000 Palestiniens ont été contraints de quitter leur foyer».