Les 720 élus de la wilaya se sont exprimés, hier, pour pourvoir le poste de sénateur laissé vacant. Et le victorieux des urnes était le candidat Mahfoud Selmi d'El Moustakbal. Il l'emportait par 248 voix. Son principal rival, qui était un candidat libre, en l'occurrence Belloui Lamouri, n'en recueillait que 160, loin, derrière. C'était une leçon inoubliable pour les deux partis RND et FLN qui avaient longtemps dominé de la tête et des épaules la scène politique au point qu'à tous les coups, tout se jouait entre eux, les autres jeunes partis tenant lieu de figurants. Cette fois, un de ces jeunes partis est sorti du rang et a créé la surprise en s'imposant à tous. Penaud, le RND, représenté par son candidat Farid Boukfif, considéré pourtant comme un poids lourd, n'obtenait que 115 voix. Le FLN, plus confus encore n'arrivait que quatrième! Avec 296 élus, son candidat n'avait eu que 99 voix! Un tremblement! Jamais de mémoire d'homme politique, on n'a vu chose pareille. Il arrivait que l'une des deux grosses pointures cédât le pas devant l'autre, mais jamais devant les autres, qui, à leurs yeux, faisant de la figuration. Le reste des voix, cette fois, s'est dispersé sur les cinq autres candidats. Ces derniers, dont trois étaient des candidats libres à eux cinq, avec 98 voix ne dépassaient pas le dernier des quatre candidats! Mais le jeu était-il fait, dès le départ? L'élection du nouveau sénateur n'était-elle vraiment une surprise que pour les débutants? Pas pour les habitués et les observateurs de la scène politique? Il est vrai qu'il y a eu un tel séisme que le paysage politique s'en trouve bouleversé, presqu'en morceaux En politique, plus qu'en n'importe quel domaine, l'avenir appartient à ceux qui se renouvellent et portent des idées neuves et audacieuses. Les seules garanties de changement. Le RND et le FLN qui se passaient obligeamment «la salière» entre eux depuis plus de trois décennies ne semblent pas encore avoir compris le jeu. Mais il se pourrait qu'il existe une autre explication: les egos des candidats devenus ces derniers temps démesurés. Tous ou presque croyaient qu'ils étaient taillés pour le rôle d'un député ou d'un sénateur. Un tel, titillé par l'ambition, quittait sans état d'âme son parti qui n'a pas voulu de sa candidature à cette élection. Un autre ralliait tel autre parti parce qu'il acceptait sa candidature. Le RND ouvrait les bras à Farid Boukrif qui venait du FLN. Et à cause de son charisme, il devançait le FLN dans cette élection. On avait même avancé son nom pendant le déroulement de l'opération de vote. On le disait puissant. Mais le nom qui revenait avec insistance dans toutes les conversations, c'était celui du candidat d'El Mostakbal. C'est ce que nous avons pu observer autour de nous, tout au long de la journée.