Un message qui intervient à quelques encablures de son investiture officielle comme candidat de l'UMP. Quelques jours après sa visite officielle effectuée les 13 et 14 novembre en Algérie, le ministre français de l‘Intérieur, Nicolas Sarkozy a adressé un message de remerciements au chef de l'Etat. Dans sa missive, le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle de 2007, se met d'ores et déjà dans la peau de futur président de la République française, en rassurant M.Bouteflika qu'il pourrait compter sur sa détermination «à ancrer la relation algéro-française dans l'avenir, car elle doit servir de modèle d'association pour l'ensemble des relations entre la Méditerranée et l'Union européenne.» En parlant d'avenir, Sarkozy se voit déjà aux portes de l'Elysée. Pourquoi pas, du moment où la conception de l'homme de la notion d'amitié entre Alger et Paris tranche quelque peu avec les voeux pieux du gouvernement actuel, qui va de tergiversations en atermoiements, concernant, notamment le dossier inhérent au passé colonial de la France en Algérie. Même si c'est l'UMP, le parti qu'il préside, qui fut l'initiateur de la loi du 23 février 2005, glorifiant la colonisation. En somme, la dernière visite de Sarkozy, contrairement à celle de Phillippe Douste-Blazy a été couronnée d'un franc succès. L'homme a été plus réaliste et pragmatique. D'ailleurs, se voulant plus concret, Sarkozy a, d'entrée, annoncé la «suppression de la consultation préalable des pays de l'espace Schengen pour l'obtention d'un visa», considérant qu'il n'est plus question que les Algériens supportent, à eux seuls, au Maghreb, cette mesure «vexatoire». A travers cette mesure qui établit une véritable «passerelle» entre les deux pays, d'une part les Algériens établis en France et leurs familles d'autre part, Sarkozy, affirment les observateurs, aura marqué un point capital dans la course à l'Elysée même si la crise des banlieues lui colle à la peau. D'autant que cette décision de faciliter l'obtention des visas est l'une des revendications premières de l'Algérie depuis l'instauration du système de la «consultation préalable» qu'Alger qualifie d'injuste. Dans son message à son «ami» Bouteflika, le ministre français de l'Intérieur a exprimé ses «vifs remerciements» au chef de l'Etat pour l'accueil chaleureux qui lui a été réservé lors de son dernier séjour à Alger. «La part déterminante que vous avez prise dans ce succès, je ne l'oublierai pas», indique Sarkozy dans son message. Avant d'ajouter que «ce voyage en Algérie était très important pour moi et je me réjouis qu'il se soit si bien déroulé.» Sarkozy a, par ailleurs, été reconnaissant pour la pertinence des analyses de M.Bouteflika sur la relation bilatérale comme sur les grandes questions internationales. «J'ai également été heureux de recueillir vos analyses si sages sur le sens de l'amitié franco-algérienne à laquelle, comme vous, j'attache la plus grande importance» poursuit Nicolas Sarkozy. Un message qui, rappelons-le, intervient à quelques encablures de son investiture officielle comme candidat de l'UMP à l'élection présidentielle de 2007.