Une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus à ce rendez-vous. Energie. Matières premières. Echanges commerciaux. Politique de bon voisinage. Lutte antiterroriste. Immigration clandestine. Des sujets, en suspens, que le prochain sommet franco-africain, prévu en février 2007 à Nice, en présence du président Jacques Chirac, abordera. Pour ce sommet, une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernements sont attendus. Selon certaines informations, il n'est pas exclu que le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, soit de la partie. Une opportunité de rencontrer le nouveau secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, invité de Jacques Chirac, pour discuter de la réforme de l'ONU que l'Algérie ne cesse d'exiger. Dans le cas contraire, le président de la République serait représenté par Mohamed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, comme il l'avait fait au dernier Sommet de la francophonie tenu à Budapest (Roumanie) où l'Algérie a participé en qualité de pays «invité spécial». Ce sommet sera également une occasion pour la France de revoir sa politique extérieure, à quelques mois de la présidentielle de 2007. En effet, l'actuel locataire de l'Elysée entend prouver ainsi une adhésion massive des dirigeants africains à sa politique de développement et de bon voisinage, mais qui a du mal à se concrétiser sur le terrain. L'exemple rwandais l'atteste largement. Sur un autre plan, la France a pour ambition de reprendre son leadership en Afrique que tend à lui disputer la Chine qui, dans sa quête de contrôler, à long terme, un approvisionnement en pétrole, première richesse économique de l'Afrique, n'a pas hésité à avancer l'idée de l'annulation de la dette extérieure concernant cette dernière. La France et les pays de l'Union européenne, a contrario de la Chine, n'ont pas su jouer sur cette corde sensible. Le premier Sommet franco-africain avait réuni, à Paris en novembre 1973, onze dirigeants à l'initiative de Hamani Diori, chef de l'Etat nigérien. L'événement fut qualifié d'historique. Le but du prochain sommet est de redynamiser le cadre d'un dialogue régulier entre la France et l'Afrique francophone, afin de développer une zone pacifique de prospérité en dehors de l'influence des USA et de la Chine. En plaçant délibérément le sommet de Nice dans le cadre d'un dialogue méditerranéen, la France veut s'imposer comme la seule clé d'un développement économique réaliste, pragmatique et par conséquent, applicable à une Afrique en mal d'idées. Par ce geste, la France tend à être la locomotive d'une Union européenne qui veut retrouver son indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie dont l'appétit apparemment insatiable, à travers le monopole gazier public de Gazprom, inquiète. Stratégique, certes, le forum devra être également marqué par une réelle volonté de coopération dans les domaines politique, économique, culturel et sécuritaire.