L'instance internationale ne veut pas d'ingérence dans les affaires des fédérations qui lui sont affiliées. La Fifa a décidé de lever provisoirement la suspension de la Fédération iranienne de football (Iriff) juste pour permettre à la sélection de ce pays de prendre part au tournoi des Jeux asiatiques qui débutent vendredi à Doha (Qatar). Les Iraniens respirent, alors qu'il n'y a pas si longtemps ils avaient fait savoir que Fifa ou pas, le président et le Bureau fédéral de l'Iriff étaient suspendus. Mieux encore, les responsables iraniens affirmaient ne pas tenir compte des textes de la Fédération internationale et que seuls les leurs seraient appliqués pour les statuts de l'Iriff. L'instance internationale avait, au début, fait état d'une menace de suspension et cela avait amené le président déchu de la Fédération iranienne à la saisir pour lui faire savoir qu'il n'avait pas été suspendu mais qu'il était parti de lui même. Stratagème qui n'a pas eu d'effet, car dans leur premier communiqué, les autorités iraniennes parlaient bien de sanction envers ce président. Pour la Fifa, il était évident que ce dernier avait été forcé de parler de démission de sa part. L'instance internationale est, donc, passée à l'acte et mercredi dernier elle a prononcé la suspension de l'Iriff expliquant sa décision par «l'interférence du gouvernement iranien dans les affaires du football et par la violation des statuts de la Fifa». La Fifa et l'AFC (la Confédération asiatique de football) avaient fixé, en août 2006, à l'Iriff une date limite, soit le 15 novembre, pour la réinstallation de son président, Mohamed Dagdan, le président de la Fédération iranienne, que l'organisation internationale juge légitime, et pour l'harmonisation de ses statuts avec ceux de la Fifa. Ce délai «n'a pas été respecté», a affirmé la Fifa. Dès qu'elles ont appris cette suspension, les autorités iraniennes ont pris attache avec l'instance internationale du football pour lui faire savoir qu'elles acceptaient toutes ses exigences et qu'il fallait lever cette sanction pour permettre à leur sélection nationale de prendre part aux Jeux asiatiques. Car les organisateurs des ces jeux et l'AFC n'avaient pas perdu de temps. Immédiatement après la suspension en question, ils ont procédé au remplacement de l'équipe iranienne par celle de l'Irak. Les Iraniens acceptent, donc, de rétablir dans ses droits le président déchu de leur Fédération de football et de procéder à une révision des statuts de celle-ci pour les mettre en conformité avec les textes de la Fifa. «Nous avons convenu avec l'Iran d'une feuille de route qui devra être respectée. Nous leur avons donné jusqu'au 5 décembre pour ce faire», a indiqué M.Blatter, le président de la Fifa, sans donner plus de détails. Cette histoire n'est pas sans nous rappeler celle vécue par les Grecs durant l'été dernier. Les Hellènes avaient eux aussi vu leur fédération de football suspendue (la Grèce est championne d'Europe des nations) pour avoir mis ses statuts en conformité avec la loi de son pays dont certaines dispositions ne correspondaient pas à celles des textes de la Fédération internationale. Suite à cette suspension, les autorités grecques ont procédé à la révision de leur loi sur le sport et leur Parlement, en congé à cette période, avait été convoqué juste pour ces amendements. L'équipe nationale grecque a pu ainsi retrouver la compétition officielle. Ajoutons que les Polonais ont fait appel à des experts de la Fifa pour procéder à l'élaboration de leur loi sur le sport. Enfin, il y a le cas de la Tunisie. Dans ce pays, la Fédération de football s'est dotée, il y a trois mois de cela, d'un nouveau comité directeur et d'un nouveau président. C'est ce dernier qui a posé problème puisqu'issu de la liste des cinq experts désignés par le ministère des Sports pour siéger au Bureau fédéral. La Fifa a refusé d'entériner cette élection et a demandé aux Tunisiens de la refaire suivant de nouveaux statuts qui doivent être mis en conformité avec ses textes. Ces derniers ne prévoient aucun membre désigné par les pouvoirs publics pour siéger, soit à l'assemblée générale, soit au Bureau fédéral. Les Tunisiens sont en train, pour cela, de procéder à la révision de certaines dispositions de leur loi sur le sport et ont fait savoir à la Fifa qu'ils allaient élire un nouveau président le 31 décembre prochain.