Le tragique bilan des accidents de la route ne cesse de s'alourdir. Après un mois sacré de Ramadhan et un Aïd el-Fitr particulièrement mortels sur nos routes, la tragédie continue. Selon un dernier rapport de la Direction générale de la Protection civile (DGPC), 11 personnes ont perdu la vie et 555 autres ont été blessées dans des accidents de la route survenus au cours des dernières 48 heures à travers le pays. Le bilan le plus lourd a été enregistré au niveau de la wilaya de Béjaïa, avec 2 personnes décédées et 6 autres blessées suite à 3 accidents de circulation, détaille la DGPC. Le premier accident a causé le décès d'une personne heurtée par un camion semi-remorque à l'entrée de l'autoroute, dans la commune et daïra d'Amizour. Le deuxième accident a fait 6 blessés à la suite d'une collision entre deux véhicules, survenue au lieu-dit Aboudaou, dans la commune de Thala Hamza, daïra de Tichy. Quant au troisième drame, il a causé le décès d'une personne percutée par un train au lieu-dit Ayourasan, commune d'Oued Ghir, daïra de Béjaïa. Les mêmes services ont également déploré la mort de 3 personnes et fait état de 3 autres blessées à El Meghair, suite à une collision entre deux véhicules survenue sur la RN 46, à la commune d'Oum El Touyour, daïra d'El Meghair. Ce nouveau drame confirme malheureusement la poursuite de l'hécatombe routière, avec un rythme affolant qui ne semble pas vouloir s'arrêter. Il survient, en effet, après un bilan particulièrement lourd enregistré durant les trois jours de l'Aïd el-Fitr. La période de l'Aïd n'a pas échappé à ce fléau. Dès le premier jour de cette fête religieuse, le bilan s'était encore alourdi dans les 48 heures suivantes, avec 9 décès supplémentaires et 522 blessés recensés à travers tout le territoire national. Le deuxième jour de l'Aïd a également été marqué par de graves incidents : 2 personnes ont perdu la vie et 288 autres ont été blessées en l'espace de 24 heures seulement. Ces accidents mortels ont principalement frappé la wilaya de Blida, où une collision entre un camion et une motocyclette a coûté la vie à un individu dans la commune de Larbaa. À Oran, un enfant a été percuté par un camion dans la commune de Boufatis. Un autre drame s'est produit à Jijel, lorsqu'une chute de pierres sur la RN 43, à El Milia, a causé la mort du conducteur d'un véhicule. Au troisième jour, 7 personnes ont perdu la vie et 290 autres ont été blessées, portant ainsi le total des victimes des accidents de la route durant cette période à 15 décès et 891 blessés. En tout, ce sont 280 accidents de la route qui ont été recensés au cours de ces trois jours, un chiffre alarmant qui témoigne de la gravité de la situation. Par ailleurs, il y a lieu de noter que le mois sacré fut l'un des plus dramatiques sur nos routes avec 161 personnes décédées. La DGPC avait également fait état de 6383 blessés dans 4450 accidents survenus à travers les routes du pays. Parmi les wilayas les plus affectées par ces calamités, Tamanrasset se distingue, affichant le plus grand nombre de victimes avec 16 morts et 54 blessés. La capitale arrive en deuxième position, avec 9 morts et 521 blessés, suivie de Boumerdès qui compte 9 morts et 163 blessés. Les autorités, les citoyens et les institutions doivent plus que jamais se mobiliser pour enrayer cette tragédie. La question n'est pas simplement d'alléger les conséquences de ces accidents, mais de repenser en profondeur la manière dont nous abordons la sécurité routière, étant donné que des campagnes de sensibilisation menées à ce jour, bien qu'importantes, n'ont pas abouti. L'hécatombe routière interpelle, non seulement par sa fréquence tragique, mais aussi par la brutalité des pertes humaines qu'elle engendre. Malgré les efforts déployés, les résultats restent en deçà des attentes et les comportements à risque persistent, mettant en évidence les limites de la simple multiplication des messages de prévention. Les campagnes de sensibilisation, bien qu'elles aient permis de mettre en lumière les dangers de la route, n'ont pas toujours su toucher profondément les comportements des conducteurs. Le simple fait d'informer sur les risques ne suffit plus. À bon entendeur !