Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, hier, à Rabat pour dénoncer le «massacre et le déplacement» des Palestiniens dans la bande de Ghaza, où l'armée sioniste a repris son agression barbare contre la population civile palestinienne, en violation de l'accord de trêve conclu en janvier dernier. Il s'agit de la plus importante mobilisation pro-palestinienne au Maroc depuis plusieurs mois, organisée à l'appel d'une coalition dominée par les islamistes du mouvement «Justice et bienfaisance». Aux abords du Parlement, sur l'avenue Mohammed V, des chants rythmés par des tambours ont accompagné le cortège. Des manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens, dont l'un à l'effigie de Yahya Sinouar, ancien chef du Hamas tué par Israël, et des enfants ont porté des linceuls blancs maculés de rouge, symbolisant les jeunes victimes du territoire palestinien meurtri par un an et demi de guerre, ont rapporté des médias. Après deux mois d'une trêve fragile entre le Hamas et l'entité sioniste, le gouvernement extrémiste de Benjamin Netanyahu a repris le 18 mars son agression militaire à Ghaza, prétextant une concrétisation des objectifs énoncés dès le 7 octobre 2023, mais toujours hypothétiques. Depuis, plus de 1 200 personnes sont tombées en martyres, selon le ministère de la Santé dans l'enclave palestinienne. « Le peuple veut la libération de la Palestine», ont scandé des manifestants, qualifiant le Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, de «criminel de guerre». Ils ont également appelé à «lever le siège» du territoire palestinien et à «arrêter d'affamer» les Ghazaouis. D'autres ont réclamé «l'abolition» de la normalisation des relations entre l'entité sioniste et le Makhzen qu'ils qualifient de «trahison». Cette normalisation des liens entre les deux pays a été officialisée fin 2020 dans le cadre des accords dits d'Abraham, conclus sous l'égide des Etats-Unis. Plusieurs manifestations de grande ampleur ont eu lieu au Maroc depuis le début de l'agression sioniste contre Ghaza pour réclamer l'abrogation de l'accord de normalisation des relations avec l'entité sioniste, conclu fin 2020, un processus qui ne rencontrait jusque-là qu'une opposition limitée. Le Maroc a appelé de façon purement formelle «à l'arrêt immédiat, global et durable de la guerre israélienne sur Ghaza», sans remettre en question la normalisation. Une autre manifestation est prévue à 16h30 GMT à Casablanca, la principale métropole du pays, située à une centaine de kilomètres au sud de Rabat.