L'Iran manifeste de plus en plus sa volonté d'investir le marché algérien. Les deux pays cherchent, ainsi, à élargir et développer davantage une coopération économique demeurée modeste. Les contacts algéro-iraniens reviennent à l'ordre du jour avec la tenue, hier, du Forum des hommes d'affaires d'Algérie et d'Iran. Les échanges de visites entres Algériens et Iraniens se sont intensifiés ces dernières années, après une longue traversée du désert. Des échanges qui ont incontestablement contribué au renforcement de la dynamique de coopération engagée entre Alger et Téhéran. Cela d'autant plus que la coopération économique et commerciale bilatérale est restée faible et se situe encore à un niveau modeste. Le montant des investissements iraniens en Algérie atteint à peine les 100 millions d'euros. Le niveau des échanges bilatéraux avoisine les 7 millions de dollars, ce qui est en deçà des attentes des deux pays. Aussi, le dynamisme constaté, depuis deux ou trois ans, au plan économique, s'est concrètement traduit par la conclusion de plusieurs accords de coopération entre Alger et Téhéran. La reprise de la coopération s'est traduite, également, par l'installation, en août 2006, de l'Iran Trade Center (ITC) à Chéraga, organisme chargé de promouvoir les relations économiques bilatérales. La construction, l'industrie, les transports, l'énergie mais aussi l'automobile sont les secteurs qui intéressent le plus les Iraniens. Dans la perspective d'optimiser la coopération tous azimuts entre les deux pays, l'Iran avait proposé l'ouverture de succursales de banques iraniennes en Algérie et d'une ligne aérienne directe entre les deux capitales. L'Iran est, également, intéressé par les marchés algériens du logement et de l'industrie automobile. En effet, un protocole d'accord d'une chaîne de montage de minibus, opérationnelle en 2008, a été signé, en juin 2007, entre les présidents-directeurs généraux respectifs de Iran Khodro Industrial Groupe (IKCO), le numéro un iranien de l'automobile, et de la société algérienne de fabrication et de montage de véhicule (Famoval). Cette compagnie iranienne, et notamment son associé le groupe Saïpa, collabore avec plusieurs constructeurs européens, entre autres, Renault, Peugeot et Citroën. A souligner qu'Iran Khodro est la première entreprise du pays avec plus de 18.000 employés et est le principal producteur automobile au Moyen-Orient. Elle détient 57% de parts de marché, alors que Saïpa, l'autre groupe iranien, en détient 35%. Au volet énergétique, l'Iran, deuxièmes réserves mondiales prouvées de gaz, affiche un intérêt croissant aux énormes potentialités énergétiques algériennes. L'Algérie recèle un important réservoir d'énergie solaire et un important gisement d'uranium, avait souligné Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, lors de la 3e Semaine de l'énergie tenue fin 2006 en Algérie. Le know-how iranien dans ces domaines, intéresse l'Algérie. Il faut noter que notre pays dispose, actuellement, d'une réserve d'uranium estimée à 30.000 tonnes. De son côté, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, avait déclaré en 2006, que son pays «est prêt à partager avec l'Algérie son expérience dans plusieurs domaines dont la technologie nucléaire civile», selon le quotidien gouvernemental Iran. D'autre part, toujours dans le secteur du gaz, qui pourrait connaître quelques bouleversements dans les années à venir -le gaz étant un produit non-polluant et de plus en plus demandé-, la donne est en train de changer et la perspective d'une Opep du gaz -que nombre de pays producteurs trouvent à tout le moins séduisante- qui tout en mettant la pression sur les pays consommateurs, revalorise, un tant soit peu, un produit volatil, non renouvelable, alors que sa demande est en pleine expansion. D'ailleurs, l'Iran est favorable d'une telle option, une OPEP du gaz.