Dans une décision très attendue, notamment par les parents d'élèves et la tutelle, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) a annoncé, à l'issue d'une session extraordinaire de son Conseil national, le gel de sa grève. Ce tournant marque une volonté affichée d'apaisement et de retour au dialogue dans un contexte de tensions prolongées entre le syndicat et le ministère de l'Education nationale. La décision du gel du mouvement de protestation du Cnapeste a été prise à l'issue d'une large concertation, à l'issue des travaux d'une session du Conseil national, tenue vendredi et samedi, à Bouira. Elle met ainsi également fin au boycott de la saisie des notes observé dans plusieurs établissements scolaires par des enseignants affiliés au syndicat. Ce mouvement de protestation, lancé pour faire pression sur la tutelle afin de répondre à un ensemble de revendications socioprofessionnelles, avait fortement perturbé le déroulement des évaluations et la gestion administrative des établissements. Face à cette situation, et après avoir étudié les procès-verbaux de la réunion avec le ministère, les rapports émanant des wilayas et les délibérations des assemblées générales, le Cnapeste a décidé de suspendre ce mode de protestation, optant pour une approche plus ouverte au dialogue. C'est ce qui ressort du communiqué rendu à l'issue des travaux du Conseil national du syndicat. Le Cnapeste a fermement condamné les atteintes persistantes à la liberté syndicale, dénonçant les pressions exercées sur ses représentants dans plusieurs wilayas. Le syndicat a aussi appelé à un soutien juridique sans faille pour les militants actuellement poursuivis, notamment ceux placés sous contrôle judiciaire. Il exige également la cessation immédiate de toutes les poursuites administratives et judiciaires engagées à l'encontre de ses membres en raison de leur engagement syndical, considérant ces actions comme une entrave directe à l'exercice légitime de leurs droits. Les directeurs de l'éducation avaient, pour rappel, alerté le ministre concernant le boycott de la saisie des notes par les enseignants affiliés au Cnapeste. Une situation ayant provoqué l'ire du ministre de l'Education nationale. «Une prise d'otages» que Saâdaoui avait considérée comme un manquement à l'application des engagements professionnels liés directement à l'élève, d'où l'impératif d'appliquer les procédures stipulées par la loi en pareils cas. «Tous les directeurs de l'éducation doivent s'engager à unifier les mesures prises à cet effet», avait souligné le ministre. Il avait qualifié cette rétention des notes de «grave erreur professionnelle», exigeant l'application des procédures légales en vigueur. «Le non-respect des engagements est une faute qui appelle des mesures disciplinaires», a-t-il averti. Aussi avait-il précisé qu'«au niveau local, on traite avec les sections syndicales du Cnapeste et, de ce fait, les dispositions et les mécanismes adoptés doivent être les mêmes pour toutes les wilayas jusqu'à ce que les enseignants concernés honorent leurs engagements professionnels, conformément à la loi y afférente en vigueur». Dans ce contexte, le ministre avait réaffirmé «l'engagement du ministère de l'Education nationale à adopter la voie du dialogue pour débattre de toutes les questions socioprofessionnelles avec ses partenaires sociaux». Il intervenait fin mars dernier, après avoir reçu ce matin les membres du Cnapeste, à leur demande, à qui il a réaffirmé la position ferme du ministère en ce qui concerne l'application de la loi, et ce afin que tous les enseignants concernés remplissent leurs engagements professionnels. Ce rappel à l'ordre avait été clairement exprimé dans le communiqué sanctionnant les travaux de la conférence nationale qu'il a présidée avec les directeurs de l'éducation des wilayas. Il s'agit de la deuxième rencontre qui s'inscrivait dans le cadre des préparatifs du troisième trimestre. Par ailleurs, notons que les partenaires sociaux du ministre Mohammed Seghir Sadaoui sont, à compter d'aujourd'hui, invités à participer aux rencontres bilatérales consacrées à l'examen des propositions relatives au statut particulier et au régime indemnitaire des personnels.