Nouvellement chargée du dossier, la présidente de séance a demandé, par souci de déontologie, un temps supplémentaire pour l'étude du dossier. Le procès Benkaïd Ali Abdelhamid-Ould El Hocine Chérif prévu pour hier, 29/11/2006, a été, encore une fois, reporté par la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Chéraga qui dépend de la juridiction de la cour de Blida, au 13/12/2006. Nouvellement chargée du dossier, elle a demandé, par souci de déontologie, un temps supplémentaire pour l'étude du dossier. Il s'agit d'un énième report dans le bras de fer judiciaire qui oppose les deux protagonistes. Initialement prévu pour le 08/10/2006, journée qui a coïncidé avec la féte de l'Aïd, il a été renvoyé à la date du 29/11/2006 par la présidente du tribunal de Chéraga, suite à la demande introduite par le mis en cause, Benkaïd Ali, qui a justifié sa requête par son intention de constituer sa défense. Cette fois, c'est une conséquence directe au mouvement interne observé dans les rangs des magistrats du tribunal de Chéraga (mutations internes). Le prévenu, Benkaïd Ali Abdelahamid, ancien directeur général de l'Enps, devait comparaître à la barre pour répondre du délit de «faux et usage de faux» établi à son encontre par le juge d'instruction suite au dossier qu'il a présenté au Conseil d'Etat le 25/02/2002 comprenant une douzaine de documents jugés «faux» par le patron de l'Epsr qui livre, depuis un quart de siècle, une véritable bataille juridique pour récupérer ses biens «illégalement» mis sous tutelle du ministère des Travaux publics. Très suivie par les observateurs avertis et l'opinion publique, cette «affaire» qui a défrayé la chronique judiciaire nationale se présente comme un baromètre qui donnera l'occasion aux uns et aux autres de juger de l'efficience des réformes de l'appareil judiciaire entreprises par le premier magistrat du pays. Toute la lumière doit être faite sur ce litige qui permettra de restaurer l'image de la justice auprès des citoyens dans ce pays. Car, il ne faut pas l'oublier, la justice est rendue au nom du peuple algérien. Un Etat de droit en construction, ne peut s'accommoder d'une justice à deux vitesses au risque de déconsidérer toute entreprise de réforme. Au moment où l'on assiste à une campagne d'envergure de ce qu'on peut appeler «opération mains propres» dans les milieux financiers avec la mise à nu de nouvelles «affaires» et de «scandales» portant atteinte aussi bien à l'image qu'à l'économie nationales, avec une large couverture médiatique et une prompte et salutaire réaction de la justice, on s'interroge sur les raisons des lenteurs qui caractérisent le règlement définitif de l'affaire, communément appelée «Ould El Hocine». Affaire à suivre.