Toutes les conventions de branches seront signées avant la fin de l'année, affirme Sidi-Saïd. Cette année, Noël est en avance pour les travailleurs. Le décret exécutif censé donner corps à un Snmg (salaire national minimum garanti) à 12.000 dinars a, en fin de compte, vu le jour. Il fallait l'annoncer. Se voulant rassurant, le patron de l'Ugta met à profit son énième sortie afin de répondre aux attentes des travailleurs, ulcérés par des promesses qui demeurent encore non tenues. Il y a encore du boulot à faire. L'on se souvient de la déclaration finale de Abdelmadjid Sidi-Saïd à la fin de la 12ème tripartite du mois de septembre dernier. «Demeure la mission la plus ardue, celle de faire appliquer les recommandations de cette tripartite.» Une déclaration qui n'était pas fortuite. D'ailleurs, plusieurs conventions de branches n'ont pas été encore signées avec certaines SGP (Sociétés de gestion des participations). Pour ne citer que ces entreprises, le dialogue demeure encore en suspens avec Air Algérie, Sogéports, le secteur du bois, le textile, les mines, Sonatrach et métallique-métallurgie. Décidé, semble-t-il, à ne laisser planer aucun doute, le secrétaire général de la Centrale syndicale, interrogé par la presse, jeudi, lors d'un séminaire de la Cnas à Alger, assurera que toutes les conventions de branches seront signées «d'ici à la fin décembre». Mais, selon ses propos, les procédures sanctionnant définitivement le gros chapitre des conventions de branches ne peuvent être parachevées avant un an ou un an et demi. Ensuite, interviendra l'autre bataille dite des «statuts particuliers pour les travailleurs de chaque secteur d'activité». De la signature des conventions découleront des augmentations de salaire se situant entre 3000 et 3500DA. Se référant aux résultats de la bataille salariale ayant opposé les fédérations de l'Ugta aux SGP, il a été décidé que les salaires des travailleurs du secteur public connaîtront une augmentation réelle de 20 à 25%. Quant aux salariés du secteur privé, dirigé par le patronat, ceux-ci bénéficieront d'une augmentation de 10 à 20%. En termes de chiffres, 34 conventions ont été paraphées jusqu'ici avec les SGP, tandis qu'une cinquantaine d'autres sont signées par les patrons privés. «Il existe une ambiance très positive en faveur de l'augmentation des salaires». C'est la phrase fétiche du patron de l'Ugta, utilisée en réponse au pourquoi du retard accusé dans l'application des décisions. Sidi-Saïd reconnaît, néanmoins, qu'avec le secteur privé, un «travail profond reste à faire pour amener le patronat à appliquer les augmentations salariales». Le sentiment de frustration demeure encore entier. L'actuel locataire de la Maison du peuple, tracassé par l'approche du congrès de son organisation, préfère temporiser encore. Son cheval de bataille est la révision de la grille des salaires. Le secrétaire général de l'Ugta a, d'ailleurs, annoncé que son syndicat et les différents départements ministériels «travaillent dans ce sens». Partant du principe selon lequel l'actuelle grille des salaires étant «dépassée et inadéquate», Sidi-Saïd ne laisse pas la parenthèse ouverte. Il fera savoir qu'une étude est mise sur rails au niveau de l'Ugta pour aboutir à une nouvelle grille. Un même projet, selon lui, fait l'objet de concertation au sein des instances officielles en charge. «Les deux études vont déboucher sur l'installation d'une commission mixte qui sera chargée d'élaborer une nouvelle grille des salaires». L'urgence est de faire appliquer les augmentations promises lors de la dernière tripartite. Il y a deux mois déjà. Le Snmg à 12.000 dinars risque de prendre les allures des précédentes décisions. Désormais, rien ne justifiera sa non-application, puisque le décret exécutif est enfin signé. Le gouvernement est appelé à faire preuve de rigueur. Car, concrètement, quand le Snmg était à 8000DA et/ou 10.000DA, des travailleurs touchaient moins de 8000DA et sans la moindre protection sociale.