Le code de déontologie médicale doit être revu par rapport à certaines normes et notions d'éthique. «La séparation des ordres médicaux est, absolument, une nécessité obligatoire», a estimé, hier, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président de l'ordre national des médecins, à Alger. Invité du forum d'El Moudjhahid, M.Bekkat rappelle que le Conseil de l'ordre est constitué, entre autres, de trois groupes de métiers à savoir les médecins, les chirurgiens-dentistes et les pharmaciens. «Le Conseil de l'ordre a, aujourd'hui, montré ses limites», soutient-il en précisant que «c'est la loi 90-17 qui les a regroupés. Il faut donc l'amender». Dans le même contexte, M.Bekkat a déclaré que le code de déontologie médicale doit être revu par rapport à certaines normes et notions d'éthique. «Il faut l'harmoniser pour le rendre un peu plus applicable sur le terrain». Le conférencier a évoqué le problème de l'emploi des médecins. Il avance, ainsi, le chiffre de 876 médecins généralistes qui sont sans activité au niveau d'Alger. «Vu cette situation, il y a probablement un surplus de formation ce qui fait que les médecins ne se retrouvent pas dans le circuit médical. Pis, ils font de l'emploi des jeunes». Pour lui, il faut penser à les recycler. L'invité du forum d'El Moudjahid s'est vivement opposé à la séparation entre le privé et le public. «C'est dangereux de séparer les deux exercices. Il faut assurer l'ensemble des moyens pour l'exercice de la profession», estime-t-il tout en se déclarant contre l'activité complémentaire. Pour lui, le public doit être public et le privé doit rester privé. M.Bekkat rappelle qu'aucun médecin n'a le droit d'exercer s'il n'est pas inscrit et donc enregistré au niveau du Conseil de l'ordre des médecins. Le rôle du conseil, en tant que représentant de l'éthique et de la déontologie médicale, a été, également, évoqué par le conférencier. L'installation, le 21 septembre dernier, de ce conseil regroupant 6744 médecins qui, rappelons-le, est composé de 48 membres, vient combler un vide juridique en la matière, selon son président. Il rappelle la lourde tâche qui les attend pour donner un nouvel élan à leur institution. Ce dernier a insisté sur l'impératif de «bannir le laxisme dans l'activité médicale». Par ailleurs, M.Bekkat a parlé de la médecine traditionnelle. Il déclare que le conseil à l'intention d'arrêter ce genre de pratiques qu'il qualifie de «charlatanisme» en citant l'exemple de la Hidjama. «Il existe des médecins qui débordent dans ce sens. Mais, ce n'est pas de l'ordre de la médecine moderne», dit-il. «On parle de médecine traditionnelle OK mais ce n'est pas la panacée et il ne faudrait pas ainsi en faire un fonds de commerce». M.Bekkat rappelle les «avancées scientifiques de la médecine mais si les médicaments ne donnent pas de résultats et s'il n'y a plus rien à faire on recourt, bien évidemment, à la médecine traditionnelle», selon lui et de conclure que, normaliser l'exercice de la profession est le principal objectif de sa structure.