M.Amalou partage l'opinion générale des immigrés, c'est-à-dire rien de sérieux. Quelle est la plus-value apportée par les députés de l'immigration dans la vie politique nationale et dans celle des Algériens immigrés? Selon le député FLN de la zone III (Europe moins la France), M.Amalou, une seule réponse: le bilan chiffré et commenté. M.Amalou a convié la presse nationale accréditée à Bruxelles, à une rencontre-débat sur le bilan de son mandat. Il a tenu, on ne sait pourquoi, à préciser qu'il s'exprimait en tant que représentant du FLN pour le Benelux. Le résultat est que le débat a tourné essentiellement autour de son rôle, d'abord de représentant de l'immigration à l'Assemblée nationale, fût-il FLN. Ainsi, selon notre député, il y a une nette évolution de la perception du rôle et de l'intérêt de l'immigration non seulement au sein du Parlement, mais aussi chez les membres du gouvernement. Cela est dû au travail des députés de l'immigration, de leur insistance au sein de l'APN sur les problèmes que vivent les immigrés dans les pays d'accueil et durant leur séjour au pays d'une part, et sur la valeur ajoutée qu'ils peuvent apporter au pays, d'autre part. Les journalistes lui ont fait savoir que ce sont là des aspects, certes, importants, mais relevant de la langue de bois, puisque restant dans le domaine du général. Qu'en est-il par exemple du fameux projet d'ouverture d'une banque algérienne à Bruxelles ou à Paris? Qu'est devenue la proposition de la Société d'assurances algérienne (SAA) pour le lancement d'une assurance-vie et de rapatriement en cas de décès? Pourquoi Air Algérie pratique des prix exorbitants même en période estivale, etc. Sur de telles questions qui ont été portées à la connaissance des responsables, M.Amalou partage l'opinion générale des immigrés, c'est-à-dire rien de sérieux. La balle est dans le camp des gestionnaires de ces domaines. Le conférencier n'a pu échapper à la question de savoir pourquoi une telle rencontre avec la presse, et la seule d'ailleurs qui intervient à la veille d'une nouvelle législature? Pourquoi les immigrés ne voient leurs députés qu'à l'approche de nouvelles élections? «Je représente les Algériens de la zone III, c'est-à-dire toute l'Europe sauf la France. Je dois, en effet, rencontrer les Algériens de Belgique, d'Allemagne, d'Italie d'Autriche, d'Espagne, de Lettonie, de Bulgarie...Vous pensez que c'est faisable tout le temps?» Et d'expliquer qu'il a recensé plus de 300 interventions pour le compte d'immigrés auprès des différentes administrations en Algérie. «Il n'y a pratiquement aucun de mes voyages sur Alger où je n'ai pas des dossiers concrets de mes compatriotes. Cela va de la légalisation d'un document, au dépôt et suivi d'un dossier complexe», a-t-il affirmé. Répondant à l'interrogation des immigrés sur, selon la presse nationale, la dernière instruction du ministère des Affaires étrangères, aux ambassades et consulats pour qu'ils se rapprochent de la communauté immigrée, en particulier le mouvement associatif, le représentant du FLN a déclaré qu'il n'a pas eu connaissance d'une telle instruction. Et, si elle existe, il faudrait savoir ce qu'elle contient comme moyens de mener une telle mission. Enfin, vint la question délicate, celle relative à la déclaration du président Bouteflika sur les binationaux: «Je pense et je crois que le président de la République visait une ancienne personnalité algérienne du rang de ministre, qui s'est présentée à un consulat algérien pour demander un visa. Cela a été considéré comme une provocation, d'autant plus qu'en Algérie les binationaux sont considérés uniquement comme des Algériens. Il ne faut pas voir dans les propos du Président une offense aux plus de quatre millions d'Algériens vivant à l'étranger. Il a parlé avec le coeur», a-t-il déclaré. Que ce soit pour les besoins du renouvellement des responsables des mouhafadhas, ou ceux de la prochaine législature, reconnaissons à M.Amalou, l'avantage de l'initiative de rencontrer la presse. Même si c'est la première fois.