L'Algérie est passée du statut de pays endetté à celui de pays créditeur net. A cela, s'ajoute un niveau des réserves de change de 70 milliards de dollars et des prévisions de recettes pétrolières à hauteur de 52 milliards de dollars pour 2006. L'Algérie est passée du statut de pays endetté à celui de pays créditeur net. C'est si important pour un pays qui avait, il y a quelques années seulement, une dette extérieure des plus lourdes «l'Algérie est en train de financer le déficit des Trésors américain, japonais et européen» et, par ricochet, «les économies de ces mêmes pays et ensemble». C'est l'accident de l'histoire. C'est l'expression choisie par le directeur général du Trésor, Babaâmi Hadji, hier, lors d'une séance de formation au profit des journalistes. Avec un niveau des réserves de change qui flirte avec la barre des 70 milliards de dollars, des prévisions de recettes pétrolières à hauteur de 52 milliards de dollars, le Fonds de régulation des recettes est déjà, présentement, à 3000 milliards de dinars, laisse entendre le directeur général du Trésor. Le même Fonds qui est domicilié dans l'enceinte de la Banque d'Algérie, a encaissé, depuis l'année 2000, une cagnotte de l'ordre de 4676 milliards de dinars. Voilà donc une situation financière qui, décidément, n'a jamais été égalée depuis l'indépendance du pays. La gestion des réserves de change relève de la responsabilité de la Banque d'Algérie. Elle obéit à un processus, à la fois, très prudent et strict, selon Babaâmi Hadji. Quant à la gestion du Fonds de régulation, qualifiée souvent «d'opaque», le formateur qui s'est, vite, retrouvé dans la peau d'un conférencier, expliqua que la gérance de cette institution financière est «des plus transparentes». Car, d'après lui, «un constat annuel est fait sur la base des recettes et des débours de ce Fonds de régulation des recettes pétrolières». Il finance (le Fonds de régulation) les dettes extérieures de l'Algérie, le financement du déficit du Trésor public ainsi que l'amortissement d'une éventuelle baisse imprévue du coût du baril de pétrole. Le ministère des Finances, indique-t-on derechef, «demeure la seule autorité habilitée à mouvementer le Fonds de régulation des recettes pétrolières». Sur la question relative à la libération des transactions courantes et du compte capital, le directeur général du Trésor annonça que l'Algérie a adhéré à l'article 8 de 1997 du Fonds monétaire international (FMI), selon lequel les pays signataires doivent libérer les transactions courantes, à savoir les services et le commerce. Quant à la libération du compte capital, cela obéit inévitablement à l'économie de chaque pays. dans le cas de l'Algérie, «il est décidément quasi impossible, car cela doit être dicté par une économie diversifiée». L'Algérie demeure, incontestablement, dépendante de la manne pétrolière, ce qui veut dire que la libération de son compte capital n'est pas «sujet d'actualité». «C'est une démarche prudente qui nécessite un accompagnement». Même chose pour la convertibilité du dinar (monnaie nationale), expliqua, aussi, le directeur général du Trésor. Cette métamorphose monétaire «dépend de l'évolution de l'économie et de la compétitivité», fera-t-il savoir. L'important est de maîtriser, tout d'abord, l'inflation et de stabiliser surtout le taux de change effectif, réel. Explication: plus le taux d'inflation est important plus le différentiel avec les partenaires étrangers est important. Autre résultat; le taux de change effectif réel est en baisse. Interrogé sur le pourquoi d'une loi des finances calculée toujours sur la base d'un baril de pétrole à 19 dollars, Babaâmi Hadji indiqua que les dépenses doivent être calculées en maintenant la barre à 19 dollars pour garantir un équilibre budgétaire. «En réalité, les dépenses sont calculées beaucoup plus actuellement sur la faisabilité d'un projet». Mais, en toile de fond, existe encore l'éternelle crainte d'une chute vertigineuse du prix du baril de pétrole, reconnaît l'orateur. Le ministère tente d'imposer l'autre solution, dite budget unique, sur la base des programmes. C'est-à-dire, les ordonnateurs doivent présenter, désormais, un seul budget fait sur la base des programmes envisagés, en attendant l'autre option dite MSB (modernisation des systèmes budgétaires) qui va entrer en vigueur à partir de 2009.