Pour lui, les secteurs stratégiques sont la santé, l'éducation et la défense. «Considérer que certains secteurs sont stratégiques par rapport à d'autres est une aberration», a déclaré le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), M.Omar Ramdane, quant au recul du gouvernement sur la privatisation de certaines entreprises. Invité au «Forum du jeudi» de la Chaîne II, le président n'a pas mâché ses mots pour exprimer son mécontentement. «Je ne comprends pas pourquoi on a décidé de privatiser et puis de revenir sur ce processus»? s'interroge le président du FCE qui affirme ignorer les raisons d'une telle démarche. «Nous ne comprenons pas l'orientation du gouvernement», réitère le patron du FCE avec franchise. Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, faut-il le rappeler, avait annoncé, récemment, qu'une centaine de sociétés programmées ont été dégagées, après une étude sommaire du dossier des privatisations. A ce propos, l'invité de la Chaîne II n'a pas été par trente-six chemins pour reconnaître que ce recul explique bel et bien l'absence d'une vision stratégique sur la politique de privatisation au sein de l'Etat. «Dire que certains secteurs sont plus importants que d'autres, précise t-il, n'est pas du tout un argument qui tient la route». Preuve en est, le secteur le plus stratégique est celui des hydrocarbures qui assurent 97% des recettes de l'Etat. Or, ce secteur a été ouvert à l'investissement étranger bien avant l'engagement du processus de privatisation en 2003. «A mon avis, les secteurs les plus stratégiques sont la santé, l'éducation et la défense, dans lesquels l'Etat doit rester le seul propriétaire», pense M.Ramdane. Même s'il reconnaît l'échec du processus dans la liquidation des entreprises, il n'en demeure pas moins qu'il n'apprécie pas l'option du gouvernement. Sur les 12.000 entreprises programmées à la privatisation, pas moins de 400 ont été vendues. Cet échec, remarque t-il, est la conséquence de l'absence de concertation entre les pouvoirs publics et les partenaires sociaux sur l'objectif recherché à travers ce processus. Ce n'est pas tout. Toujours dans le chapitre économique, le patron du FCE a également passé en revue le processus de mise à niveau des entreprises. D'un oeil critique, le président estime que le processus en question stagne. «On est très en retard par rapport à la Tunisie et le Maroc qui ont fait un grand pas dans ce sens», relève-t-il. Comme il regrette le fait que sa proposition sur la stratégie de mise à niveau élaborée en 2000 ne soit pas prise en considération par les pouvoirs publics. Lancé depuis 2003, le processus est jusqu'à présent dans la phase diagnostique. De son avis, la mise à niveau n'est pas une affaire qui concerne uniquement l'entreprise, mais elle concerne aussi l'Etat. «L'Etat doit mettre la main à la poche pour soutenir les entreprises à se remettre sur pied et devenir plus compétitives», insiste-t-il. Ce dernier constate que les entreprises nationales ont beaucoup fait pour améliorer la qualité de leur produit. D'ailleurs, le consommateur algérien fait de plus en plus confiance au produit local.