Attendue depuis plusieurs mois, la briqueterie Souakri, installée à Meftah, qui compte trois chaînes de production d'une capacité totale initiale de 500.000 tonnes par an, a ouvert ses portes. Une cérémonie symbolique a été organisée, lundi dernier, en présence des autorités locales, au cours de laquelle des contrats de travail ont été attribués à un premier quota de 150 jeunes dont une dizaine d'ingénieurs fraîchement sortis des instituts et des écoles supérieures. Les autres sont en majorité des techniciens également nouvellement diplômés des instituts de formation professionnelle. Ces jeunes travailleurs qui sont chapeautés par des cadres et techniciens espagnols, se chargeront ainsi de la mise en service de la première chaîne, spécialisée dans la production de la brique et de l'hourdis, après des essais concluants. La chaîne a une capacité de production de l'ordre de 140.000 tonnes par an, pour l'hourdis. Elle produit également la brique de séparation, produit nouveau en Algérie, ainsi que la brique creuse. Pour ce qui est des deux autres chaînes, elles viennent de recevoir l'agrément tant attendu du Conseil national de l'investissement et entreront en service prochainement. Une fois entièrement lancé, le complexe se proposera comme objectif, vu ses capacités et ses spécificités, de contribuer efficacement à la réalisation du programme du président de la République pour la construction d'un million de logements, nous dit son directeur. «Nos produits se distinguent par la baisse des coûts de l'ordre de 20%, leur qualité et leur disponibilité.» A titre d'exemple, l'hourdis produit à l'usine, pèse 7kg contre 17 sur le marché ordinaire, donnant une garantie antisismique de par la légèreté de sa structure. De même, la brique de séparation offre un gain de 5m² sur 100m² d'espace avec une meilleure robustesse en introduisant de nouvelles normes. La deuxième chaîne devra fabriquer la tuile arabe, un produit très demandé en Algérie et à l'extérieur, et la troisième, enfin, dans la brique pleine, la brique porteuse et la brique de décoration pour une production de 300.000 tonnes par an. C'est la société espagnole Berlmar-Vers qui a livré l'équipement du complexe en se distinguant par sa haute technologie. A tire indicatif, le four est contrôlé à distance par satellite. Le coût de l'investissement se chiffre à 27 millions d'euros pour la partie en devises, et 2,4 milliards en dinars. Le complexe, une fois achevé, emploiera plus de 300 personnes et contribuera à faire sortir de l'oubli les régions de Meftah et Larbaâ, deux localités considérées comme les plus pauvres et les plus déshéritées, pour avoir été isolées pendant longtemps. Le taux de chômage le plus élevé de la wilaya concerne notamment les jeunes. De plus, l'exode rural a davantage accru les difficultés sociales.