Un exemple à suivre dans l'investissement local. Hier encore zone désertée et présentant un sentiment de désolation pour tout visiteur, la zone industrielle de Meftah a commencé à renaître de ses cendres. Un exemple édifiant de ces unités abandonnées qui voient le jour de nouveau est celui de la briqueterie de Meftah en s'habillant d'un nouveau look. La briqueterie a un nouvel acquéreur en la personne de l'investisseur Soukri qui a réussi la gageure de la transformer en un grand complexe édifié sur les ruines de l'ancienne unité de production Siporex, située près du complexe de la cimenterie. Rachetée en 2001 dans le cadre de la privatisation, la nouvelle unité qui est en plein chantier de reconstruction et même de renouvellement en entier, débutera la production dans six à sept mois, selon le promoteur du projet. Elle a été montée en recourant à l'Andi en vue de bénéficier des avantages de cet organisme accordés aux investisseurs pour ce qui est des facilités bancaires et fiscales et douanières. Une fois achevé, ce projet d'une dimension nationale et même africaine et arabe par la qualité de ses produits pourra employer 500 personnes environ. Les promoteurs de ce complexe mettent en exergue la spécificité introduite en disposant d'une grande performance grâce à l'acquisition d'une technologie de pointe toute récente. L'unité est composée de trois chaînes d'une capacité totale de production de 440.000 tonnes par an et 80.000 tuiles arabes par jour, destinées exclusivement à l'exportation, notamment vers une douzaine de pays d'Europe et d'Amérique du Nord. La première est spécialisée dans le production de l'hourdi, avec 140.000 tonnes par an, ainsi que dans la brique de séparation, produit nouveau en Algérie et la brique creuse. La deuxième devra fabriquer la tuile arabe, un produit très demandé en Algérie et à l'extérieur et la troisième enfin dans la brique pleine, la brique porteuse et la brique de décoration pour une production de 300.000 tonnes par an. En plus de cette capacité, il a été enregistré une novation technologique en procédant à la réduction du poids de l'hourdi en vue d'alléger la charge de dalle et permettre une meilleure solidité dans la construction. C'est la société espagnole Beralmar-Verds qui a livré l'équipement du complexe, en se distinguant par sa haute technologie. A titre indicatif, le four est contrôlé à distance par satellite. Le coût de l'investissement se chiffre à 27 millions d'euros pour la partie en devises et 2,4 milliards de dinars. Si la technologie est présente sur le terrain, la disponibilité des matières premières pose problème du fait que l'unité recourt à l'exploitation des gisements d'argile situés dans la région par sous-traitance. C'est pour cela que les responsables pensent à acquérir leur propres gisements et souhaitent que les procédures de prospection et d'exploitation soient revues et adaptées aux nouvelles exigences. Vu l'importance de l'événement qui constitue un nouveau démarrage encourageant pour l'industrie à Meftah, frappée par le chômage et la stagnation, le ministre de l'Industrie, M.Djaâboub s'est déplacé en compagnie du wali sur place pour constater et apprécier les efforts de reconstruction. Il a déclaré que 1200 unités défaillantes attendent d'être secourues à la lumière de la briqueterie de Meftah qui réellement donne l'exemple de sauvetage et de relance. De son côté, M.Soukri Abdenour a indiqué que cette réalisation contribuera au changement de la région de Meftah et de la Mitidja et permettra de répondre aux besoins en produits rouges et de dégager un plus pour l'exportation.