L'Algérie ne cesse de vanter le potentiel de son gisement solaire, mais sans pour autant répondre à cette question: a-t-on concrètement avancé en matière d'exploitation des énergies renouvelables? Au-delà du discours habituel qui ne fait que glorifier les capacités du gisement, le vrai constat est le suivant: l'énergie solaire est loin d'être une source complémentaire aux hydrocarbures. L'énergie solaire demeure d'une très faible part dans le bilan énergétique national, soit seulement 0,02% de la consommation nationale d'électricité (5 GWH). Cela n'est qu'un exemple, mais qui démontre un taux «très faible par rapport aux pays voisins». Pourtant, l'Algérie dispose de l'un des gisements solaires les plus importants au monde. Il est évalué à plus de 3000 heures de soleil par an et à 5Kwh l'énergie quotidienne reçue sur une surface horizontale de 1m² sur la majeure partie du territoire national. La puissance est d'environ 1700Kwh/m²/an dans le nord du pays et 2263Kwh/m²/an dans les régions du Sud. L'énergie utilisable ne représente néanmoins qu'une infime partie. Et, l'Algérie ne produit que près de 1 Mwatts alors que la production de la Sonelgaz est évaluée à 6000 Mwatts. Se référant à une récente étude menée par des spécialistes, les besoins du pays en énergie sont estimés à plus de 4 mégawatts/an et à plus de 10.000m²/an de capteurs solaires. Ainsi, le différentiel entre les besoins et l'énergie produite est très important. La question est de savoir pourquoi, depuis des années, l'Algérie traîne encore lamentablement la patte en matière de développement des énergies renouvelables? Les instances en charge, à commencer par le ministère de l'Energie et des Mines, avaient enclin à mettre en gras les coûts élevés. C'est le même motif avancé, hier, lors d'un brainstorming sur les énergies renouvelables, organisé à Alger. Contrairement au gaz qui coûte 40 dollars/Mwh, l'éolien (énergie produite par le vent) coûte 70 à 120 dollars/Mwh, le solaire thermique 60 à 170 dollars/Mwh, le solaire photovoltaïque 150 à 500 dollars/Mwh. C'est en fait ce qu'a laissé entendre Benmazouz Lakhdar, directeur des énergies renouvelables. Autre contrainte; la production intermittente dans le cas de l'éolien et du solaire pose le problème de l'impossibilité de garantir la puissance fournie. Le facteur de capacité étant -donc- à 25% seulement, tandis que la réserve tournante est plus importante. Demeurent, d'après le conférencier du ministère, d'autres obstacles à identifier et auxquels «il faut apporter des solutions». C'est le discours qui tourne depuis des années à l'occasion de toute rencontre en la matière. Relatant les actions entreprises pour encourager ces énergies, le secrétaire général du ministère a cité le décret sur les coûts de diversification. Lequel prévoit des avantages significatifs pour l'électricité produite à partir des énergies renouvelables et des primes pouvant aller jusqu'à 300% du prix de l'électricité classique. L'objectif premier du secteur étant de ramener le taux de l'énergie produite à 6% d'ici à 2015.