A l'instar des pays exportateurs de pétrole et de gaz, l'Algérie est confrontée à la lancinante question des énergies renouvelables à développer pour substituer aux énergies fossiles. Le professeur Chitour, directeur du laboratoire de valorisation des énergies fossiles, tire la sonnette d'alarme et parle de ressources non exploitées comme le solaire. Il considère la potentialité de l'Algérie comme étant «énorme mais dont le pays ne tire pas profit». En expert avisé, le professeur Chitour, invité de la Chaîne III de la Radio nationale, a affirmé qu'il est temps d'en finir avec la politique du «tout pétrole». La solution est dans le sud du pays où «le solaire constitue un gisement important». Avec une capacité de production de «3 à 4 Kw par m2, l'Algérie est l'un des pays les plus riches sur la planète en matière de solaire». Il avertit au passage que le pétrole «serait en déclin et le monde a passé le pic-oil». D'où ses recommandations d'investir davantage dans le solaire et l'éolien. A ce propos, il considère que l'Algérie a un retard énorme à rattraper. Ce qu'il faut, selon le professeur Chitour, c'est «une stratégie énergétique qu'il faut impérativement élaborer» d'autant que les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie sont moroses. «L'AIEA, précise-t-il, a mentionné le tarissement du pétrole à l'horizon 2030 et l'Algérie est concernée, car le pays ne pourra plus exporter». Pour lui, l'Algérie dispose de tous les moyens pour relever ce défi et orienter sa nouvelle vision sur les énergies renouvelables. «Une bonne santé financière et des ressources humaines importantes avec 120.000 diplômés annuellement dont 10.000 ingénieurs qui ont fait des recherches sur ce sujet». L'Etat, poursuit-t-il, doit aider cette catégorie à créer des petites entreprises pour valoriser les énergies renouvelables et passer du stade de discours à celui des actes. «Toute proposition doit être suivie des faits afin de mobiliser les citoyens sur ce thème important». Une question, regrette le professeur Chitour, qui n'occupe pas une place prépondérante dans les programmes des candidats, hormis celui du candidat sortant Abdelaziz Bouteflika, le seul à ses yeux qui évoque ce problème récurrent. «La volonté existe mais les énergies renouvelables ne sont pas encore une priorité pour les candidats», a-t-il affirmé. Ajouter à cela, le travail d'éducation pour la rationalisation de l'énergie qui n'est pas encore ancré dans les mœurs alors que l'Algérie pourrait économiser jusqu'à «20% de la consommation globale», a estimé le professeur Chitour. Abdelghani M.