Ils proposent un premier investissement d'un montant d'un milliard d'euros. Les Allemands entendent investir davantage en Algérie. Ils sont déjà présents à travers 110 sociétés. D'autres grosses cylindrées allemandes de pétrochimie, chimie, et d'autres infrastructures d'un volume de plus d'un milliard d'euros sont en négociation pour d'autres investissements. Cette fois-ci, à peine rendu public, les Allemands veulent coûte que coûte mettre la main sur le projet qui consiste à ramener le taux de l'énergie renouvelable à 6% d'ici à 2015. L'énergie solaire participe pour une très faible part dans le bilan énergétique national, soit seulement 0,02% de la consommation nationale d'électricité (5 GWH). Le pays est qualifié de très en retard en matière d'investissement dans le domaine des énergies renouvelables. Pourtant, l'Algérie dispose de l'un des gisements solaires les plus importants au monde. Lors d'un séminaire organisé, hier à Alger, par la Chambre algéro-allemande de l'industrie et du commerce, l'intention de concrétiser le voeu algérien a été clairement affichée par les Allemands. «Vu qu'à l'horizon 2010, environ 5% de l'électricité en Algérie sera produite par l'énergie solaire, nous sommes convaincus que la technologie allemande aura sa place en Algérie». Leader mondial dans le domaine des énergies renouvelables, l'Allemagne est réellement «excitée» par le potentiel de gisement solaire algérien. Pourvu que les instances algériennes en charge s'y mettent. C'est l'heure. Car, l'on a trop traîné à vanter le potentiel de gisement solaire sans pour autant, concrètement, avancer dans son exploitation. Retard législatif et structurel, l'Algérie n'a pu promulguer de loi sur la maîtrise de l'énergie qu'en 1999 (décret exécutif 04-149 du 19 mais 2004). Quant à l'agence New Energy Algeria (Neal), une structure qui se colle la mission de «la mise en oeuvre du développement des énergies renouvelables», celle-ci n'a pu voir le jour qu'en 2002. Encore un retard! Le Programme national de la maîtrise de l'énergie (Pnme) demeure encore dans les tiroirs du gouvernement, en instance d'approbation. Le comble, pour trois actions d'ores et déjà sélectionnées, l'Algérie est toujours «à la recherche de bailleurs de fonds». Il s'agit, entre autres, de produire une eau chaude sanitaire et de développer le pompage par l'énergie solaire et éolienne. A en croire Karima Aït-Saïd, de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue), l'Algérie a pu obtenir un financement partiel de la part du Fonds mondial de l'environnement pour la concrétisation des trois actions. D'autres pays, à l'instar de l'Allemagne, sont déjà au stade de penser à une politique d'un tarif de plus en plus régressif. Une chose est certaine, les hydrocarbures ne sont guère une source sûre, à l'avenir. La stratégie allemande présentée, hier, à Alger, aux Algériens, s'appuie sur trois piliers. Il s'agit de travailler sur la voie d'un programme spécial pour la stimulation du marché des énergies renouvelables, exonération d'impôt pour l'utilisation du biocarburant ainsi que la réforme fiscale écologique. L'entreprise Novatec Biosol spécialisée dans la production des panneaux solaires compte s'installer en Algérie. Ses capacités s'élèvent jusqu'à 220.000m2 de champs solaires par an pour seulement une ligne de production. Ce qui représente, d'après son directeur général, Martin Selig, quelque 15 à 17 MGW. Quant au coût du produit, celui-ci ne dépasse pas les 160 euros pour 1m². En tout cas, pour les seuls projets prévus à Béchar, Adrar, Tindouf et Timimoun, les Allemands proposent déjà un volume d'investissements chiffré à 1 milliard d'euros. Le ministère de l'Energie, quant à lui, est responsable de la concrétisation de cet objectif. Celui de hisser à 5%, à l'horizon 2010, le taux d'utilisation de l'énergie solaire.