Entre 400.000 et 600.000 immigrants illégaux, ou plutôt clandestins comme on les nomme aujourd'hui, résidant depuis au moins trois ans en Espagne, pourraient être régularisés après étude au cas par cas en 2007, a affirmé samedi la Radio publique espagnole (RNE). C'est la législation espagnole qui en a décidé ainsi, faisant fi de la controverse survenue l'an dernier au lendemain de la fameuse régularisation décidée par le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero en faveur de 580.000 travailleurs étrangers, précise la RNE, qui cite une évaluation faite par l'Association des avocats pour les étrangers de Madrid (Apaem). Les clandestins qui pourraient être régularisés l'an prochain, sont ceux qui n'ont pas bénéficié de l'exceptionnelle mesure de 2005 et qui ont un contrat de travail depuis plus d'un an et résidant en Espagne depuis au moins 3 ans, précise encore la radio. Durant la dernière décennie (1996-2006), le nombre d'étrangers légalement installés dans la péninsule ibérique, dont la majorité vient d'Amérique latine, est passé de 257.000 à 2,8 millions. Le nombre d'étrangers actuellement en situation irrégulière en Espagne est estimé entre 800.000 et un million, dont plusieurs milliers d'Algériens, venus frapper à la porte de l'eldorado européen. La régularisation massive effectuée par le gouvernement Zapatero, a beaucoup déconcerté les partenaires européens comme l'Allemagne et la France et s'est attiré des réactions acerbes de la droite espagnole qui l'ont accusé de faire du pied à l'immigration clandestine. Ils lui ont fait, également, endosser la responsabilité, à travers cette régularisation, de l'arrivée massive de plus de 30.000 immigrants clandestins africains aux îles espagnoles des Canaries, cette année. Tout en soutenant que la régularisation de 2005 a contribué au développement économique et à l'amélioration des comptes sociaux en Espagne, le gouvernement Zapatero a, depuis, «laissé entendre» qu'il ne procèderait plus à des régularisations massives.