Selon les walis, «des disparités existent d'une wilaya à une autre et d'une commune à une autre.» Censés assurer un meilleur suivi des projets phares initiés par le pouvoir central à coup de plusieurs milliards de dollars, le corps des walis n'y est pas allé de main morte pour dire que la réalisation de ces mêmes projets est confrontée à la persistance d'obstacles contraignants. Ainsi, la mise en oeuvre du mégaprojet d'autoroute Est-Ouest dont le couloir de son itinéraire de passage via 32 wilayas du pays est, semble-t-il, loin d'être «libéré» de plusieurs contraintes. Réunis ce samedi sous l'égide du premier magistrat du pays, les walis ont, en effet, indiqué dans leur rapport d'évaluation du projet d'autoroute Est-Ouest que des occupations d'emprises subsistent bel et bien dans la réalisation de cette infrastructure gigantesque. Même les instruments juridiques, notamment, les modalités d'application de la loi 91-11fixant les règles relatives à l'expropriation pour cause d'utilité publique, ne semblent guère faciliter la tâche aux walis chargés d'en finir, définitivement, avec la sempiternelle problématique de dépossession des terrains, à même de permettre la réception dans les délais du projet d'autoroute Est-Ouest. En sus, les walis concernés par le passage de cette infrastructure par leur territoire de compétence ont aussi plaidé pour «la mise en place d'un dispositif réglementaire adapté à l'urgence des travaux». Ce dispositif, prévu de voir le jour dans un futur proche, devrait permettre le déplacement des réseaux de servitude notamment ceux de Sonelgaz pour lesquels des contraintes d'ordre réglementaire ont été soulevées. Néanmoins, ce qui semble constituer un véritable casse-tête chinois pour les walis, ce n'est autre que le problème d'expropriation et, dans le même sillage, celui des indemnisations des citoyens en possession de biens ou de lopins de terrain identifiés au sein même du couloir de l'autoroute Est-Ouest. En ce sens et en dépit des assurances émises par le ministre des Travaux publics, M.Amar Ghoul, qui a fait part pompeusement, de l'octroi d'une enveloppe budgétaire de 20 milliards de dinars rien que pour mener à bien les opérations d'expropriation, il n'en demeure pas moins qu'aux yeux des walis «des disparités existent en matière d'évaluation d'une wilaya à une autre et d'une commune à une autre». Toujours, au sujet de la question des expropriations des terrains, il semble utile de rappeler que le ministre M.Ghoul a déjà fait savoir, lors de ses récentes sorties publiques, que l'action d'expropriation, dont les principaux acteurs sont les citoyens et les agents de l'Etat, sera empreinte de toute la souplesse voulue. Il a aussi mis l'accent, à maintes reprises, sur le fait que s'agissant de l'expropriation «tous les problèmes liés à cette dernière seront réglés à l'amiable». M.Ghoul a même eu l'audace d'affirmer publiquement, que la majorité des opérations d'expropriation ont été traitées à l'amiable avec les citoyens concernés, et que le taux des recours vers la justice, en la matière, est «vraiment insignifiant», devait-il laisser entendre. Cependant, il se trouve que le constat fait par les walis lors de la rencontre de samedi dernier s'inscrit a contrario des assurances données par le ministre des Travaux publics.