Le choix de la ville de Béjaïa pour abriter cette 3e édition est dicté par la place qu'elle occupe dans le domaine de la spiritualité. La Maison de la culture de Béjaïa abrite depuis hier, et ce, pour trois jours, un colloque international sur le soufisme ayant pour thème «Le soufisme, culture et musique». Cette manifestation au double volet académique et artistique dont les deux premières éditions avaient eu lieu à Mostaganem et Tlemcen, a vu la participation de plusieurs chercheurs, scientifiques et représentants d'autorité spirituelle des pays d'Afrique et du monde. Le choix de la ville de Béjaïa pour abriter cette 3e édition est dicté par la place qu'elle occupe dans le domaine de la spiritualité. Elle est, en effet, fort connue pour avoir été, des siècles durant, un foyer de rayonnement culturel et scientifique mais aussi un pôle de développement du soufisme depuis, notamment, Sidi Boumediene et Ibn Arabi jusqu'à Ahmed Zerouk El Bernoussi et plus près de nous, cheikh Aheddad. Des chercheurs de renommée internationale présenteront, pour la circonstance, pas moins de 75 conférences liées au thème de cette rencontre. Hier, Slimane Hachi, directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques a procédé à l'ouverture officielle de cette troisième édition en présence des autorités locales représentes par le secrétaire général de la wilaya et le président de l'APW. Un message de la ministre de la Culture, sous le patronage de laquelle est placée cette rencontre, a été lu aux participants par M.Zaïm Khenchlaoui, son représentant. Le professeur Djamal Aïssani du Cnrpah a présenté une communication sur l'apport de la ville de Béjaïa dans l'émergence du soufisme maghrébin. Ahmed Ben Naoun lui a succédé pour s'étaler sur les lieux différenciés et différés de la séparation des pouvoirs symbolique et politique. Meriama Yahyaoui, Khefar Meftah, Jonathan Ratz, Ousmane Ndiaye, Geneviève Gobillot, Salah Baïzig sont, entre autres, d'illustres invités, qui interviendront tout au long de cette rencontre pour apporter des éléments de réflexion nouveaux et originaux sur les traditions populaires mal connues et surtout certains traits de ce phénomène central en Islam. Le soufisme, dont on sait emprunt de tolérance de paix, d'amour et d'esprit de communion réservé aux traditions initiatiques universelles, est abordé à point nommé lorsqu'on sait la montée du soufisme ces dernières années en Kabylie. Béjaïa, qui, en est une partie, n'est pas épargnée par ce phénomène. D'où l'importance de cette édition qui sera marquée, par deux importantes excursions. Aujourd'hui, les participants se rendront à Taghrast dans la vallée de la Soummam pour visiter la zaouia Usahnun, un relais important pour la Rahmania après la répression de 1871 qui fut soldée par la destruction de la zaouia de Sedouk Ou Fella et la déportation de cheikh Aheddad. La zaouia Usahnun a été fondée par cheikh Mohand Saïd à la demande des Ath Waghlis. Elle sera administré dans la première moitié du XXe siècle, par son fils, cheikh M'hamed qui deviendra le muqadem pour toute la région.