500.000 barils par jour, c'est la réduction de la production pétrolière décidée jeudi à Abuja dans la capitale nigériane par les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Elle sera effective à partir de février. L'autre fait marquant de cette réunion aura été l'entrée de l'Angola au sein du cartel. L'Opep compte donc, désormais, dans ses rangs un douzième membre et non des moindres. En effet, l'Angola, puisque c'est de ce pays dont il est question, produit 1,4 million de barils par jour, pratiquement la même production que l'Algérie, et compte augmenter sa production à 200.000 barils/jour d'ici 2009. Le prix du baril de pétrole, dès l'annonce de la réduction pétrolière par les pays membres de l'Opep, a connu une hausse significative, clôturant à plus de 62 dollars. L'Opep qui a décidé de réagir, gagne en crédibilité, et fait preuve de discipline au sein de ses rangs. Chakib Khelil, le ministre algérien de l'Energie et des Mines, vice-président de l'Opep, a décalré dès son arrivée à Abuja, que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole est contrainte, une seconde fois, de baisser sa production de pétrole et vérifier si les mécanismes mis en place pour respecter les décisions prises à Doha, en octobre 2006, sont bien respectées de tous. La baisse de 1,2 million de barils par jour doit être effective et durable. Selon certaines estimations, la baisse effective de la production décidée en octobre, n'aurait atteint que 450.000 à 800.000 barils/jour au lieu de 1,2 million annoncé. Les stocks, qui sont très abondants, surtout aux Etats-Unis comme le confirme le rapport hebdomadaire du département américain à l'Energie, ne contribuent pas paradoxalement à ce que l'on aurait pu croire: la baisse des cours du prix du pétrole, qui se maintient malgré tout à un niveau assez élevé. Le message des pays membres de l'Opep est clair. Faire coïncider la menace des effets d'une baisse avec le pic d'une demande désormais traditionnelle que nécessite la saison hivernale, pour provoquer l'effet escompté. Stabiliser le prix du baril de pétrole autour des 60 dollars. Pour les pays producteurs de l'Opep, l'enjeu est de réduire l'excédent des stocks de produits pétroliers des pays consommateurs estimé à 50 millions de barils par jour pour la zone Ocde, un des facteurs qui peut contribuer à faire chuter les cours de manière spectaculaire. La demande, qui pourrait s'orienter à la baisse à cause d'un rétablissement probable de l'activité économique dans les pays occidentaux mais surtout aux USA, véritable locomotive de l'économie mondiale, incite les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à anticiper sur ce phénomène. Une chute brutale des cours pétroliers aurait été désastreuse et incommensurable sur les économies mono-exportatrices (hydrocarbures), essentiellement. A Londres, jeudi matin, le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 13 cents, atteignant 61,46 dollars sur l'échéance de janvier. La décision de réduire de 500.000 barils/jour à partir du mois de février, semble être le fruit d'un compromis entre les «durs» du Cartel, Venezuela et Iran, ennemis jurés de l'administration Bush, qui prônaient une réduction immédiate, et les autres pays de l'Opep plus modérés qui considèrent que la situation qui prévaut actuellement est acceptable, dans l'attente des futures réactions du marché. La ligne rouge est toutefois tracée: pas de prix du baril de l'or noir sous les 60 dollars.