Les prix du pétrole ont terminé la semaine, vendredi, en dessous de la barre des 53 dollars le baril, soit à leur plus bas niveau depuis 18 mois. Depuis le début de l'année, le pétrole a cédé 14%. Cette situation met, de fait, l'Opep sous pression, elle qui ne ménage aucun effort pour défendre un prix raisonnable autant pour les producteurs que pour les consommateurs. La chute des prix de ce début d'année apparaît donc maintenant suffisamment sérieuse aux yeux des responsables d'un cartel pétrolier ayant la haute main sur les deux cinquièmes de la production mondiale de brut pour les inciter à agir vite et fort. En effet, des consultations entre les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP) se tiennent actuellement pour examiner la situation du marché pétrolier à la lumière de la chute actuelle des cours. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, qui s'exprimait samedi en marge d'un symposium sur la communication dans le secteur de l'énergie, a indiqué qu'il y a des consultations. Le ministre a ajouté, par ailleurs, que si un consensus se dégageait pour la tenue d'une réunion extraordinaire de l'OPEP et pour une nouvelle réduction de la production, l'Algérie soutiendrait cette démarche. "Nous avons déjà décidé de réduire de 500 000 barils par jour notre production à partir du 1er février et s'il y a une nouvelle décision de ce genre nous la soutiendrons", a précisé M. Khelil. Les Etats membres de l'OPEP ne veulent pas que le baril tombe sous la barre des 50 dollars, certains jugeant que son juste prix serait plutôt à 60 dollars. C'est notamment le cas du Venezuela et de l'Iran, qui ont annoncé samedi qu'ils soutenaient une baisse de la production de l'OPEP pour endiguer la baisse récente des prix du brut. "Nous savons qu'il y a aujourd'hui trop de brut sur le marché", a déclaré Hugo Chavez qui recevait samedi à Caracas Mahmoud Ahmadinejad, dont le pays est lui aussi membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). "Nous avons convenu de joindre nos forces au sein de l'OPEP pour soutenir une baisse de la production et sauver le prix du pétrole", a-t-il ajouté. Le dirigeant vénézuélien a souligné que ce message s'adressait "à tous les chefs d'Etat des pays de l'OPEP afin de poursuivre le renforcement de notre organisation dans cette voie". L'annonce de deux des plus grands producteurs de l'organisation en faveur d'une éventuelle réduction de la production conjuguée à l'adhésion de l'Algérie à cette démarche, constitue sans doute un pas franchi pour une proche réaction de l'OPEP, d'ailleurs, cette dernière convoquerait une réunion d'urgence ce mois-ci pour discuter d'une nouvelle réduction de la production si nécessaire, a indiqué un responsable de l'OPEP cité par des médias. Il convient de rappeler que la dégringolade des cours du brut, tombés de 78 dollars début août 2006 à 58 dollars fin septembre, avait conduit le cartel, mi-octobre, à décider d'une réduction de 1,2 million de barils par jour de sa production et ce, dès novembre. L'annonce avait permis une remontée des cours au-dessus de 60 dollars, même si les experts avaient calculé que seulement 600 000 barils étaient retirés du marché. En décembre 2006, à Abuja (Nigeria), l'OPEP avait décidé d'une baisse de production supplémentaire de 500 000 barils qui ne doit intervenir que le 1er février.