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Pourquoi les prix ne baissent pas
POMME DE TERRE
Publié dans L'Expression le 26 - 11 - 2006

«Il faut attendre la fin du mois de janvier et début de février pour espérer une baisse des prix». Dixit un intervenant dans le circuit de la pomme de terre.
La pomme de terre fait débat. Les prix restent encore très élevés.
Les responsables n'expliquent toujours pas cette situation. Les consommateurs ne comprennent pas cette hausse. Un flou total caractérise le marché. Les responsables du secteur avancent comme argument l'insuffisance de la production locale, tout en confirmant que «l'Etat n'importera plus de pomme de terre».
La question qui mérite d'être soulevée est de savoir pourquoi la pomme de terre n'est pas importée pour faire baisser les prix. Enquête.
Importateurs, experts économiques et responsables de l'agriculture comme du commerce, avancent chacun ses arguments. Le ministre de l'Agriculture, M.Saïd Barkat, explique la chose par le fait que le prix de la pomme de terre importée varie entre 2,5 à 3 euros le kg, soit 250 à 300DA.
C'est là l'argument avancé par le ministre pour justifier la non-importation de ce légume et partant, a informé que les prix de la pomme de terre algérienne n'est pas si élevé que cela. L'explication de M. Barkat est d'emblée rejetée par les importateurs. Ceux-ci évaluent le prix de la pomme de terre importée en Algérie à environ 45DA. «En comptabilisant tous les frais -prix d'achat et frais d'importation- le prix exact de la pomme de terre est évalué à 45DA le kg», a confirmé M.Benzaime, président de la Ligue des investisseurs algériens, également importateur.
Donc, le premier argument du ministre Barkat tombe à l'eau. Selon les informations en notre possession, le kilogramme de pomme de terre coûte environ un euro au marché de détail, en France.
Dans ce contexte, on a posé la même question aux importateurs, à savoir pourquoi ils n'importent pas la pomme de terre. Selon M.Benzaïm, ces derniers ne veulent pas prendre un trop grand «risque». «Une grande anarchie règne dans le marché des fruits et légumes. Il y a un manque flagrant de statistiques sur la production et la consommation», a expliqué le même interlocuteur.
L'absence de statistiques sur les besoins réels du marché national a refroidi les importateurs. «Il y a deux ans, on a importé de grandes quantités. L'offre avait surpassé la demande. Cet état de fait a automatiquement engendré une chute des prix. Les importateurs ont donc perdu sur tous les plans.»
Selon cette logique, les importateurs ont toujours ce scénario en tête. Ils craignent une répétition de ce qui s'est déjà produit. Leurs réserves sont d'ailleurs confirmées par le Cnes qui, dans son rapport semestriel, a dénoncé «l'absence d'information et de statistiques économiques en Algérie.»
Cependant, selon des experts, cet argument ne peut, à lui seul, justifier la crainte des importateurs. Ces derniers importent d'autres produits dans la même situation de flou par rapport aux statistiques. Les fruits illustrent bien cet état de fait. Personne ne peut évaluer la demande du consommateur algérien en banane par exemple. Les experts maintiennent que la marchandise est bel et bien disponible, mais que le marché est régulé par «la mafia du stockage».
Le diktat des intermédiaires
Malek Mebarek Serrai, expert économique, a déclaré à L'Expression que «la flambée des prix de la pomme de terre est due essentiellement à l'existence d'une mafia du stockage. La pomme de terre est disponible. Elle est stockée chez les intermédiaires et les prestataires, qui sont en train de gérer le marché à leur guise. Ils le bloquent quand ils veulent et ils le libèrent quand ils veulent», a expliqué l'expert. Et de préciser: «Il y a un jeu très malsain dans le marché de la pomme de terre. C'est un argent noir qui y circule. Les prestataires louent les chambres froides, ils stockent la marchandise pour la vendre aux prix qu'ils arrêtent eux-mêmes».
On soupçonne, ainsi, l'existence d'une sorte de cartel de la pomme de terre. Ce sont des «hommes d'affaires» qui surveillent le marché d'un oeil très attentif. Ils échappent à la loi, ils sont incontrôlables.
M.Serrai estime que cette mafia échappe au contrôle du département de M.Djaâboub. «Il faut avouer qu'il y a un manque au niveau de la régulation du marché», a répondu M.Serrai. C'est la même analyse qui a été faite par le ministre de l'Agriculture M.Saïd Barkat, qui a annoncé que «si les gens veulent imposer une sorte de monopole, il existe normalement une institution qui devrait prendre en charge la régulation du marché. La répression du monopole et le contrôle des chambres frigorifiques incombent aux services du ministère du Commerce». Et de réaffirmer: «Il faut dire ce qu'il en est. La responsabilité est partagée. Chacun doit accomplir sa tâche.» M.Barkat a jeté la balle dans le camp de son homologue du commerce. Les responsables du ministère se disent surpris. M.Boukaice Mohamed, sous-directeur du suivi des approvisionnements des marchés, au niveau du ministère du Commerce, s'est défendu des «attaques» de Barkat. «Nous contrôlons le marché de détail et du gros. Le problème n'est pas là. Concernant la hausse des prix de la pomme de terre, je dis que tout le monde sait que les prix des légumes et fruits sont libres. Nous sommes dans une économie de marché. A part les prix du lait et du pain, les autres produits obéissent à la loi de l'offre et de la demande», a-t-il rétorqué.
Selon lui, la solution adéquate serait d'encourager la production nationale. Dans une déclaration à un confrère, il y a deux semaines, Hakim Laribi, président d'une association de commerçants, a reconnu qu'il est impossible de réguler les marchés et de procéder au contrôle strict des prix, en raison de la libéralisation de l'économie algérienne. «Nous avons perdu notre pouvoir de régulation, de contrôle et de distribution». Les producteurs, de leur côté, reconnaissent que le recul de la production locale est derrière cette hausse.
Producteurs clandestins
«La hausse inhabituelle du prix de la pomme de terre est liée étroitement au problème de la semence dont la disponibilité et le prix ont été marqués par des irrégularités la saison dernière», a déclaré M.Dai, directeur technique du groupe Hasnaoui. Lorsqu'on dit manque de semence, on dit manque de production. Ainsi, même les producteurs sont loin d'être convaincus par les explications fournies par le ministre. «La pomme de terre qui sera récoltée dans quelques jours, pourra encore attendre sous terre alors que sa durée de vie une fois retirée de la terre est courte. Donc, les spéculateurs préféreront sûrement opter pour le premier choix pour maintenir les prix à la hausse», a-t-il dit encore, en soutenant que son problème était prévisible déjà. Parlant de la semence, le groupe Hasnaoui prévoit dans ce cadre, la plantation de 40 hectares de semence de pomme de terre de première, deuxième et troisième générations (GI, G2 et G3). S'agissant de l'importation de cette «matière première», il est à souligner que l'Algérie importe annuellement entre 80.000 et 120.000 tonnes de semences de pomme de terre et n'a le droit d'exporter que 40.000 tonnes dans le cadre de l'accord d'association avec l'Union européenne. L'autre fait qui mérite d'être soulevé, est de savoir si tous les producteurs sont déclarés auprès du ministère de l'Agriculture.
Selon les informations en notre possession, il existe un bon nombre de producteurs non déclarés, qui ne sont pas enregistrés et qui échappent donc à tout contrôle.
A la lumière de ces données, l'on comprend que la baisse des prix de la pomme de terre n'est pas pour demain. «Il faut attendre la fin du mois de janvier et début février pour espérer une baisse des prix. Car actuellement, il n'y a aucun indice indiquant la probable baisse», a déclaré un importateur, également expert qui a préféré garder l'anonymat. Vu que cette hausse des prix est inexplicable, la pomme de terre, censée être à la portée de toutes les bourses, demeurera encore un produit de luxe.


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