Alors que l'année 2005 était marquée par une surproduction dans la filière pomme de terre, l'année 2006, quant à elle a vu les prix de ce légume de large consommation grimper de manière vertigineuse. En effet, 2006 une année de pénurie, voire de crise, pour ce qui est de la production de la pomme de terre. Le prix élevé de la pomme de terre a fini par prendre l'allure d'une affaire nationale. Le ministère de l'Agriculture assure que la production est assez suffisante, voire excédentaire, pour répondre aux besoins de consommation des Algériens et jette l'anathème sur les spéculateurs qui seraient à l'origine de la flambée des prix de ce tubercule qui devient bien précieux. Selon le département de Saïd Barkat, la situation devait décanter avec la mise sur le marché de la récolte de l'arrière-saison, qui intervient vers la première quinzaine du mois de novembre. La récolte de novembre a fait baisser relativement les prix certes, mais ils restent toujours inabordables pour les petites bourses. Pour les professionnels de la filière, si le prix de la pomme de terre a enregistré une hausse substantielle ces derniers mois, c'est tout simplement en raison de la faible production. En tout état de cause, la crise de la pomme de terre, qui secoue le pays depuis quelques mois déjà et qui persiste, ne touche pas que le modeste citoyen, obligé de faire l'impasse sur ce produit prisé en Algérie, mais aussi des industriels qui ont d'ailleurs fait part de leurs inquiétudes. Certaines entités spécialisées dans la frite surgelée par exemple sont sérieusement affectées par cette situation. Différents industriels interpellent le ministre de l'Agriculture, car des entreprises sont aujourd'hui menacées de disparition. A-t-on fait une enquête pour définir les responsabilités ? s'interrogent les industriels. Il faut savoir que le marché de la pomme de terre ne connaît aucune régulation ou intervention de l'Etat afin d'amortir les fluctuations du prix et ainsi assurer une certaine stabilité. Le seul régulateur est tout simplement le revendeur qui décide du prix. Cette crise de la patate qui perdure s'est étendue et elle risque de durer avec un autre facteur qui est entré en jeu, celui de la sécheresse particulièrement dans certaines régions.