L'économie nationale puise ses fondements dans une croissance tirée par l'exportation, notamment les hydrocarbures Alors que des voix syndicales et partisanes réclament un confortement de la monnaie nationale pour donner toute leur consistance aux dernières augmentations des salaires, Medelci, lui, persiste et signe. Le ministre des Finances a écarté, en l'état actuel, toute éventualité de convertibilité du dinar. Il rappellera que le dinar est commercialement convertible et admet que sa convertibilité peut s'élargir aussi aux services dans les prochaines années. Toutefois, la prudence est de mise selon Mourad Medelci, tant que l'économie de marché n'est pas réellement enracinée dans notre pays. Cela étant et dans l'état actuel des choses, une revalorisation du dinar profiterait aux importateurs au détriment de l'économie nationale, a encore précisé le ministre. Pour Medelci, une réévaluation est une prime aux importateurs, qui importeront plus facilement sur le dos de l'économie nationale, et donc de l'emploi. Pour le grand argentier du pays, la monnaie nationale est «forte» car stable par rapport au dollar. Les fluctuations du dollar et de l'euro sur les marchés internationaux ont prouvé sa stabilité, a ajouté le ministre. Le dinar est encore plus fort que les monnaies tunisienne et marocaine, tient-il à préciser. Alors, à quand la libéralisation totale et la convertibilité libre du dinar au regard des réserves de change en devises (plus de 70 milliards de dollars) et les efforts déployés pour contenir le poids de la dette extérieure, ramenée à 4,7 milliards de dollars; l'Algérie pourra-t-elle se permettre d'ouvrir les vannes et de faire sauter les derniers verrous? Les experts sont affirmatifs mais à certaines conditions. En effet, en permettant aux nationaux d'effectuer des investissements à l'étranger et de les financer à partir d'Alger, l'épargne nationale se déplacera vers les marchés financiers étrangers. Néanmoins, dans le cadre de la mondialisation et des accords avec l'Union européenne, la convertibilité du dinar est devenue impérative depuis le plan d'ajustement structurel. L'économie nationale puise ses fondements dans une croissance tirée par l'exportation, notamment les hydrocarbures. Après l'étape réussie d'intégration au niveau des échanges des biens et services, l'économie nationale est appelée à franchir le pas en optant pour des échanges de capitaux et de savoir-faire. Mais pour ce faire, la convertibilité du dinar s'impose du fait qu'elle constitue un levier pour l'internationalisation des entreprises nationales. La libéralisation totale du dinar permettra, en effet aux entreprises de saisir les opportunités d'affaires. Sur un autre plan, la convertibilité nécessite des réformes approfondies du marché de change. Cette mesure visera à consolider la rentabilité et la compétitivité de l'entreprise, l'ultime but étant de faciliter son intégration dans les marchés mondiaux sur la base de la libéralisation des opérations extérieures dans les domaines de l'investissement et de l'exportation. Les mesures concernant les allocations de voyage et touristique restent insuffisantes et le recours au marché parallèle des devises étrangères abonde dans le sens de la convertibilité du dinar. Sur un autre plan, la convertibilité du dinar est tributaire du parachèvement des exigences de la libéralisation financière extérieure, notamment à travers l'amélioration continue de la compétitivité de l'économie, la poursuite de la maîtrise des équilibres généraux et la garantie de leur pérennité, la consolidation de l'efficience de la politique monétaire, l'instauration d'une plus grande flexibilité de change et le renforcement de la solidité du secteur bancaire. Cependant, il y a lieu de souligner la nécessité, dans le cadre de la politique monétaire, d'instruments requis pour faire face aux risques d'inflation et pour garantir la solidité du secteur bancaire. A ce titre, les réformes financières initiées doivent être menées à terme pour éviter que d'autres scandales ne viennent éclabousser le secteur déjà fortement ébranlé par des créances douteuses qui freinent la croissance et l'investissement. Un secteur bancaire sain permet, en effet, outre la dynamisation de la politique monétaire, l'accélération de l'évolution vers la convertibilité totale du dinar, et, par-delà, l'ancrage de l'entreprise dans le concert mondial des économies performantes.