Au moment où certaines voix syndicales et partisanes réclament un confortement de la monnaie nationale pour donner toute leur consistance aux dernières augmentations des salaires, Medelci, lui, persiste et signe. Cela étant et dans l'état actuel des choses, une revalorisation du dinar profiterait aux importateurs au détriment de l'économie nationale, a encore précisé le ministre. Ce dernier ne fait que réitérer là ce qu'il a déjà déclaré le 3 décembre sur les ondes de la Radio nationale lorsqu'il avait affirmé que «le dinar réévalué est une prime aux importateurs, qui importeront plus facilement sur le dos de l'économie nationale, et donc de l'emploi». Il avait ajouté, «la monnaie nationale est stable, ce qui est bon signe». Pour rappel, aussi bien le Parti des travailleurs que la Centrale syndicale ont demandé la réévaluation du dinar, sans laquelle, ont-ils soutenu, aucune augmentation des salaires ne peut permettre un pouvoir d'achat correct au citoyen. Dans un autre volet, le premier argentier du pays a déclaré que l'Algérie a investi pas moins de 140 milliards de dollars dans les différents projets lancés, dans le cadre du plan de la relance économique, à savoir les secteurs des transports, des travaux publics, de l'agriculture, de l'éducation… Un engagement qui vise à mener à terme la politique de la remise à niveau de l'ensemble des entreprises nationales afin qu'elles soient compétitives et productives. C'est ce qu'a indiqué Mourad Medelci, ministre des Finances, hier soir, lors du forum de l'Entv. «C'est vrai que le programme du gouvernement fonctionne sur la base de 19 dollars le baril de pétrole et l'Algérie dispose de 70 milliards de dollars de réserves de change. Mais, cela n'empêche pas l'Etat de profiter de cette conjoncture favorable pour mener à bien l'ensemble des programmes», a-t-il indiqué. Au cours du débat, le ministre est revenu sur de nombreuses questions d'actualité, notamment, la corruption, l'endettement et la revalorisation du dinar. A propos de la corruption, le premier argentier du pays a refusé de commenter les déclarations de Aboudjera Soltani qui font état de détournement de milliards de dollars du Trésor public. A ce propos, il dira : «Je ne veux pas tomber dans ce piège» tout en ajoutant : «Ceux qui ont des preuves et des dossiers n'ont qu'à les présenter à la justice.» Néanmoins, l'invité du forum de l'Entv a évoqué la nouvelle politique du gouvernement qui, selon ses dires, pourrait faire face au phénomène de corruption qui ne cesse de «gangrener» l'économie algérienne. Il s'agit, d'après lui, de passer à la gestion des programmes après celle des dépenses. «Actuellement, nous gérons des dépenses, mais pas des programmes. Notre réforme vise à transformer cette réalité.» Pour y arriver, «nous avons besoin d'au moins cinq années. D'ici à 2009, nous élaborerons des budgets qui engloberont les crédits de fonctionnement et d'équipements avec comme objectif de mettre un terme à des dérives moins visibles que les grands scandales», a-t-il affirmé. Interrogé au sujet de la politique de l'endettement de l'Algérie, le ministre des Finances dira qu'après plusieurs années d'endettement, le pays a amorcé le processus inverse. «Il ne nous reste actuellement que 4,7 milliards de dollars à rembourser. Et en remboursant par anticipation, nous allons davantage réduire ce montant dans les années à venir», prévoit-il.