L'hépatite est une inflammation causée, fréquemment, par des infections du foie par un virus de type A, B ou C. Vu le nombre croissant de malades, l'association «SOS hépatites» a voulu tirer la sonnette d'alarme. Le président de l'association, M.Bouallag, accompagné de médecins, a animé, hier, une conférence de presse à Alger marquée par l'absence du ministre de la Santé. A caractère silencieux, les hépatites, qui ont été individualisées à compter de 1999, touchent 170 millions de personnes à travers le monde. S'agissant de l'Algérie, on déplore le manque de statistiques fiables. Cependant, les chiffres parlent de 0,78% de personnes atteintes de cette pathologie après une étude réalisée sur des sujets hémodialysés, car les plus concernés (de 20 à 40%). L'enquête récente, concernait 1/8 des wilayas dont les plus touchées sont Khenchela (7,66%), Oum El Bouaghi (3,85%) et Tébessa avec un taux de 3,72%. M.Bouallag a, d'emblée, affirmé qu'un budget de 300 milliards de centimes sera alloué à partir de janvier 2007 afin de maîtriser la situation. Par ailleurs, M.Ouahidi, responsable au ministère de la Santé, n'a pas mâché ses mots pour dire que «1000 milliards de centimes sont le montant nécessaire pour assurer une prévention infaillible». S'agissant de la gravité, celle directe concerne la consultation, l'hospitalisation, l'investigation et le traitement qui n'est guère à la portée des patients. Il convient de rappeler qu'une prise en charge (de chaque malade) d'une hépatite chronique virale C est estimée à 1.450.000DA. La gravité indirecte, quant à elle, se résume en l'absentéisme du travail, a poursuivi M.Tarfani, lui aussi dépendant de la tutelle. Pour ces raisons, les médecins appellent à l'instauration d'un programme rationnel et pertinent. «Nous sommes en train de contaminer nos patients, car nous ne disposons pas de moyens logistiques et techniques efficaces.» a dénoncé le Pr Boucekine. A titre préventif, le président de l'association, appelle au renforcement de la surveillance épidémique et incite les médecins généralistes à prescrire le dépistage. «Le ministère de la Santé est déterminé à ouvrir 150 centres de dépistage gratuits à travers les 48 wilayas du territoire national» a assuré M.Bouallag. Notons que les deux hépatites, B et C, sont transmises, essentiellement, par voie sanguine dont la transfusion, l'utilisation d'un matériel souillé et de la mère à l'enfant, même si le risque reste faible. Mais le danger récurrent est que 81% des malades sont porteurs du génotype 01, difficile à traiter. Même devant ces cas compliqués, «notre stratégie de surveillance contribuera, à coup sûr à réduire de 50% les hépatites B et C d'ici à la fin 2007 et de 90% à l'horizon 2009» a précisé, pour sa part, M.Tarfani. Le danger est imminent, les solutions doivent l'être aussi.