«Des erreurs de conservation ont détérioré ces produits avant même qu'ils n'arrivent au niveau de la PCH», a tenté de justifier, hier, un responsable de la structure. Au département de Saïd Barkat, les scandales se suivent et ne se ressemblent pas. Les conséquences sont diverses. Près de 3200 flacons d'un médicament indiqué dans le traitement des hépatites B et C (Interféron Pégylé), périmés d'une valeur marchande de 96 millions de dinars, sont stockés au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) et attendent leur incinération. La raison: mauvaise conservation ou rupture de la chaîne de froid avant leur acheminement à la PCH. Ainsi, le secteur de la Santé publique, au demeurant l'un des plus sensibles, continue de faire parler de lui en suscitant moult mécontentements. Cette fois-ci, c'est M.Abdelhamid Bouallag, président de l'association SOS Hépatite Algérie, qui est monté au créneau en exprimant ouvertement son indignation. En effet, selon lui, plus de 3200 boîtes d'Interféron Pegylé, médicament destiné au traitement de l'hépatite virale, sont périmées au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Leur coût s'élèverait à 96 millions de dinars. Soit 30.000 DA la boîte. Cette situation est due, toujours selon le même responsable, à une mauvaise conservation au niveau de la PCH. Chose plus grave encore, plus d'un millier de malades atteints d'hépatite B et C attendent leur traitement, en vain, depuis déjà quelques mois. En interpellant les hautes autorités de l'Etat, M.Bouallag a tenu à dénoncer «les scandales en série» qui entachent un dossier aussi lourd que celui des hépatites virales, et ce, avec la complicité et la bénédiction de certains responsables. «Les responsables en charge du dossier ont montré leur incompétence à gérer une situation de plus en plus préoccupante», a-t-il déclaré. Joint hier par téléphone, un responsable au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux a tenu à démentir «formellement» les propos de M.Bouallag qui, selon lui, n'engagent que ce dernier. A qui la faute? Selon ce responsable, la PCH n'est nullement responsable de la détérioration des stocks du médicament en question. «Des erreurs de conservation ont détérioré ces produits avant même qu'ils n'arrivent à la PCH», a-t-il insisté. De ce fait, il a signalé que la responsabilité incombe au transporteur ayant assuré la livraison du médicament. Mais dans ce cas, quel est le rôle de l'Agence nationale du médicament, chargée du contrôle avant l'importation de tout médicament? Voulant en savoir plus sur le devenir de ces stocks, mais surtout sur celui des milliers de sujets atteints privés de ce traitement, ce responsable n'a pas voulu aller plus loin dans ses explications. Cependant, M.Bouallag accuse ouvertement les responsables de l'Institut Pasteur d'Algérie. Et pour cause. Selon lui, plus de 400 prélèvements (sérums) pour mesurer la charge virale de l'infection par le virus de l'hépatite C congelés, depuis des semaines, ont subi le même sort à défaut de réactifs au niveau de l'Institut Pasteur Algérie (IPA). Sans y aller avec le dos de la cuillère, le président de SOS Hépatite Algérie ajoutera: «Alors que des sommes colossales ont été débloquées sans aucun contrôle, des quantités de médicaments pourrissent au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux», ajoutant que «le sort de centaines de prélèvements de patients qui attendent leurs résultats n'est pas meilleur. Les analyses en question ont été endommagées au niveau de l'Institut Pasteur». Pour lui, c'est une preuve flagrante de négligence et de mauvaise gestion. Dans une déclaration à la presse nationale, il a assuré être en possession de preuves sur l'implication de certains responsables dans un tel scandale qui se répercutera négativement sur les malades en mettant leur vie en danger de mort. Toutes les tentatives pour joindre les responsables de l'Institut Pasteur se sont révélées infructueuses. Par ailleurs, M.Bouallag a indiqué que des milliers de personnes atteintes d'hépatite virale souffrent le martyre et leur situation est aggravée par le fait que le traitement adéquat est rare, pour ne pas dire inexistant, dans les pharmacies et au niveau des hôpitaux et ce, depuis huit mois. La sonnette d'alarme est tirée d'autant plus que le médicament n'est pas un produit comme un autre. Il ne peut être acquis que dans une pharmacie et nulle part ailleurs. En aucun cas dans des épiceries. Il en va de la vie des concitoyens!