Le ministre, Hamid Temmar, qui est en déplacement, va-t-il réussir son défi? A quelque jours de la fin de l'année, le département de Temmar tente d'amorcer le processus de privatisation, en panne depuis plusieurs mois. Voulant rattraper le temps «perdu», il se livre à un véritable marathon. C'est dans ce but que le ministre des Participations et de la Promotion des investissements s'est rendu, hier, dans la capitale française avec pour mission de séduire les opérateurs français. Temmar va-t-il réussir sa mission? Surtout qu'il ne s'agit pas d'une première visite. Ce voyage d'affaires qui intervient à l'heure des bilans, traduit effectivement le souci de Temmar. Comme il intervient dix jours après la visite du ministre des Finances et de l'Economie français à Alger, M.Thierry Breton. Ce dernier avait bien identifié les secteurs qui intéressent les Français, à savoir: l'industrie, l'agroalimentaire et le secteur pharmaceutique. Accompagné d'une délégation composée de cadres de Saidal, de la Snvi et du groupe SIM, Temmar veut battre le fer tant qu'il est chaud. Le séminaire, tenu hier au Quai d'Orsay sur la promotion des investissements français en Algérie, revêt une importance capitale. Temmar compte, en effet, épuiser toutes ses forces pour convaincre les opérateurs français. En présence des hauts responsables du gouvernement français, entre autres, le ministres des Affaires étrangères, notre ministre va lancer un appel pressant aux opérateurs économiques. Comme il va certainement insister auprès des ministres chargés de l'Economie sur la participation concrète des entreprises françaises dans le processus de privatisation. «Les grandes entreprises françaises ne font que la vente en Algérie», avait-il indiqué lors de sa rencontre avec M.Breton. «Le marché algérien de l'automobile ne peut plus supporter cette situation. On veut des investissements concrets qui apportent de la valeur ajoutée», avait fini par lâcher le ministre. Il faut reconnaître que le processus de privatisation d'entreprises est à la traîne. Lancé depuis 2003 et jusqu'à présent, seulement 400 entreprises ont été «liquidées» parmi les 1200 entreprises soumises à la privatisation. Ce résultat faible témoigne de l'inefficacité de la politique de Temmar et de l'absence d'une vision stratégique. Un autre détail de valeur, c'est que le Conseil de participation de l'Etat ne s'est pas réuni depuis plusieurs mois. S'exprimant dernièrement sur la Chaîne III sur ce sujet, le ministre avait affirmé qu' «une quinzaine d'entreprises publiques sera proposée toutes les deux semaines au Conseil des participations de l'Etat (CPE) pour pouvoir privatiser rapidement les quelque 300 entreprises éligibles à la privatisation dans l'immédiat». Cette politique de bradage est à l'origine du recul du gouvernement sur la privatisation d'une centaine d'entreprises, jugées stratégiques.