Le ministre a également indiqué que ces cessions ont profité principalement au secteur privé national. L'état a réalisé 270 opérations de privatisations d'entreprises publiques entre les années 2001 et 2005. Sur ce lot, 67 sont des privatisations totales, 22 sont partielles, 60 des cessions aux travailleurs et 18 des actions de partenariat. Plus de 94% de ces réalisations ont été effectuées durant le second semestre 2005, soit 100 actions (privatisations). De six opérations en 2003, les privatisations totales sont passées à 67 en 2005. Entre 2003 et 2005, les résultats de ces privatisations affichent des recettes de l'ordre de 57 milliards de DA, un investissement de 91 milliards de DA et un endettement de 32 milliards de DA dont 25 milliards de DA sont repris par les repreneurs eux-mêmes. L'état a pu récupérer en outre, 88 hectares représentant les terres excédentaires, c'est-à-dire, les parcelles dont l'entreprise n'a pas besoin pour sa production. Ces superficies sont restituées à l'administration des domaines et seront proposées aux investisseurs. Les 12 000 travailleurs, composant ces entreprises, ont été non seulement maintenus, mais il y a eu la création même de 7 000 nouveaux postes, soit un total de 19 000 postes d'emploi. “Avec ces actions de privatisations, nous n'avons pas perdu d'emplois, mais bien au contraire on en a gagné”, tient à souligner M. Hamid Temmar, ministre des participations et de la promotion des investissements, invité hier, du Forum de l'ENTV. Plus de 30% des repreneurs sont des étrangers et 70% des investisseurs nationaux à qui, en raison de la faiblesse de leurs moyens financiers, l'état accorde une facilité de paiement en payant 30% du montant du rachat cash et le reste sur 5 ans. Parmi les entreprises publiques économiques (EPE) privatisées totalement, l'on cite la Telloise, l'eau minérale de Saïda, la filiale d'Alger de l'Entreprise nationale des corps gras (ENCG), la filiale CGS de Annaba, COG de Béjaïa, Jucob, Eriad Tiaret, filiale groupe Oran de l'ENCG, les moulins de Relizane… Quant aux repreneurs, ils sont entre autres, le groupe Pharaon pour l'investissement,… Concernant les cimenteries, l'état a préféré rééditer, selon M. Temmar, l'action d'ouverture du capital opéré sur l'unité de Béni Saf avec les autres unités. Car, l'état reste majoritaire, l'investisseur apporte son capital, sa technologie et sa gestion. Cet accord semble intéresser, estime le ministre, au moins quatre grands groupes mondiaux. Sur les 270 privatisations, 45 sont des cessions d'actifs isolés (hangars, parkings…), 58 autres sont cédées aux institutions publiques, notamment les walis et 167 englobent les privatisations totales, partielles, cessions aux travailleurs et le partenariat. Depuis juin dernier, le ministère des participations et de la promotion des investissements (MPPR) a mis en œuvre une politique de gestion des privatisations. 3 milliards de dollars d'investissements directs étrangers Dans ce sens, tous les 15 jours, une réunion est prévue au CPE pour présenter et évaluer les dossiers d'une quinzaine d'entreprises à privatiser. Selon le ministre, 80% des entreprises publiques sont viables techniquement et économiquement, mais 80% d'entre elles souffrent d'un financement faible. Le ministre avoue, par ailleurs, que l'économie nationale connaît un dynamisme. “Nous sommes obligés d'accélérer les réformes de tout le système économique, à savoir les banques, le foncier, les privatisations, le secteur privé, l'administration, les infrastructures… Cela demande du temps, c'est une action extrêmement difficile, mais nous commençons tout en tenant compte de la stabilité sociale. Ces changements ne se font pas du jour au lendemain”, précisera-t-il toutefois. Plus optimiste, Hamid Temmar ajoutera : “Si d'un côté, nous préparons l'économie nationale du point de vue des infrastructures pour en faire une économie compétitive sur le marché européen et si d'un autre, transformer notre économie d'une manière radicale, en changeant les entreprises par la privatisation, en réformant le système bancaire… nous serons fin prêts pour faire face à la concurrence qu'imposent les entreprises étrangères en Europe et en Algérie dès 2008”. “80% des EPE sont faibles financièrement” La seule contrainte qui freine un peu ces opérations, indiquera-t-il, a trait à l'incapacité financière de nos opérateurs nationaux à racheter ces entreprises. De par les échéances importantes telles que l'accord d'association avec l'UE et l'adhésion à l'OMC, il faut, suggérera-t-il, accélérer les processus de privatisation. Sur le volet investissement dans le secteur productif, l'hôte du Forum de l'ENTV a affiché la réalisation entre 2002 et 2003 de quelque 2 377 projets avec un montant de 337 milliards de DA créant ainsi 43 000 postes d'emploi. Sans compter, précisera M. Temmar, les 1,2 million postes d'emploi créés dans le cadre des programmes présidentiels. Entre 2001 et 2006, 24 entreprises se sont, selon lui, installées en Algérie dans le cadre des investissements directs étrangers (IDE) pour un montant global de 274 milliards de DA, soit environ 3 milliards de dollars US et ont pu créer 16 500 postes d'emploi. Mieux, une vingtaine d'opérations similaires en IDE sont en négociations actuellement. Badreddine K.