Le secrétaire libyen des Finances, Mohamed Haweij, a évoqué jeudi soir à Tripoli avec le président et les membres du Conseil d'administration de l'Union des banques de l'Union du Maghreb arabe (UMA) le processus d'intégration économique et monétaire des pays membres de l'organisation et la nécessité de créer une monnaie unique. Ils ont souligné qu'une intégration économique et une monnaie unique pourraient assurer un environnement bancaire développé et attirer des investissements étrangers nécessaires au développement économique et social dans les pays de l'UMA, à savoir l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie.Ils ont aussi souligné l'importance de la participation dans le financement des petites institutions fondées sur les plans et programmes de complémentarité entre les économies des pays membres de l'UMA et de la substitution des banques étrangères par des banques maghrébines au niveau des mesures et dispositions des autorisations, des crédits et garanties bancaires.Ils ont convenu d'œuvrer à la création d'instituts et institutions pouvant contribuer à la préparation et la formation des cadres dans les pays membres de l'UMA, afin de ne plus compter sur les instituts de formation étrangers. A noter que l'UMA est un "impératif" qu'imposent les nouvelles donnes internationales. L'exigence de l'intégration incite l'UMA à faire sa mue et son adaptation afin de conquérir sa place dans un environnement mondial marqué par les groupements économiques régionaux intégrés et évoluant vers le renforcement et l'élargissement des espaces existants.Dix-sept ans après, l'UMA n'arrive toujours pas à catalyser l'intégration économique de ses pays membres. Le volume des échanges commerciaux entre les pays maghrébins illustre cette situation que connaît l'UMA sur le chemin de l'unité économique. La moyenne des échanges intermaghrébins ne dépasse pas les 2% des échanges de l'ensemble maghrébin. Ce volume, comparé à celui de l'ensemble des échanges des pays de l'UMA avec l'Union européenne qui représente pas moins de 70% de leur commerce extérieur, reste "dérisoire". Une étude réalisée par des chercheurs maghrébins fait ressortir que l'absence d'une stratégie de coopération à long terme, les différences entre les législations nationales, l'inexistence d'une intégration monétaire empêchent l'émergence d'une action économique commune.Au vu de la multiplication des espaces économiques de par le monde, l'intégration économique du Maghreb est devenue un must, voire une obligation, moyennant notamment la consolidation du rôle du secteur privé dans la réalisation de ce processus.