La création d'une communauté économique maghrébine, et d'une zone de libre-échange entre les pays de l'Union, tel est le rêve de tout le monde. On sait que le manque d'intégration coûte à chaque nation du Maghreb au moins deux points de croissance. Ainsi, il est clair que la réalisation de cet objectif dans le domaine économique est plus facile qu'au niveau politique, car il touche la souveraineté des nations, bien qu'il est indiscutable, au moins pour l'instant, de traiter ce genre de sujets. Dans ce cadre, la 29e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), a débuté avant-hier à Tripoli (Libye), et leur offrira l'opportunité d'harmoniser leurs positions concernant les questions économiques, politiques, régionales et internationales intéressant la région. Rappelant que les travaux de cette rencontre ont été sanctionnés par la présentation d'un rapport sur les activités du secrétariat général de l'UMA durant 2009 en ce qui concerne l'action d'intégration de l'UMA, à savoir la tenue de la commission ministérielle chargée de la sécurité alimentaire, le Conseil ministériel du transport, celui de l'éducation et le Conseil ministériel de la santé. Par ailleurs, et dans une allocution prononcée à l'ouverture des travaux de la 29e session, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, a souligné "l'attachement de l'Algérie et du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, à la poursuite de l'action commune pour l'édification du socle maghrébin et la dynamisation de ses institutions en vue de concrétiser ce projet civilisationnel qui constitue le cadre idoine pour la coopération et la complémentarité économique entre les Etats de la région". Il a affirmé que l'Algérie "ne ménagera aucun effort, en coordination avec ses frères, pour imprimer la dynamique escomptée à l'intégration multidimensionnelle entre les pays de la région sur la base de l'interaction et de la complémentarité qui sont à même de concrétiser un ensemble économique maghrébin fort". Dans ce contexte, M. Medelci a souligné la nécessité de "mettre en place un comité qui évaluera cette étude et soumettre un rapport au Conseil des ministres des Affaires étrangères lors de sa prochaine session". Abordant les mesures de finalisation du lancement de la banque maghrébine d'investissement et de commerce, il a souligné que "davantage de clarifications sur les mécanismes de gestion de la banque s'imposaient, notamment en ce qui concerne les structures de direction et les parties qui prendront en charge le financement des projets maghrébins, et ce, a-t-il dit, avant la tenue de l'assemblée constitutive et la ratification du statut de la banque dans les plus brefs délais". S'agissant du processus maghrébin, M. Medelci a affirmé que celui-ci avait rencontré ces dernières années des "difficultés conjoncturelles" qui ne nous ont pas empêchés de rattraper les occasions manquées et de redoubler d'efforts pour faire face aux défis majeurs que nous pose le monde actuel. Il a affirmé que "le moment est opportun pour revoir notre méthode de travail, amorcer la réforme des institutions de l'UMA et penser aux meilleures formules pouvant garantir la continuité dans l'édification et la consolidation des bases de l'Union et le renforcement de ses structures". Concernant les questions liées à l'environnement maghrébin, arabe, africain et méditerranéen, M. Medelci a souligné la nécessité de "faire de l'UMA un partenaire régional important et un interlocuteur des regroupements régionaux similaires notamment l'Union européenne et le groupe 5+5 en raison des développements rapides que connaît le monde aujourd'hui". Il a, par ailleurs, souligné l'attachement de l'Algérie au dialogue dans le cadre du groupe 5+5 en tant qu' "espace important de concertation et de dialogue pour l'établissement de relations solides et fructueuses entre les deux rives de la Méditerranée". De son côté, le secrétaire du comité populaire général de la Communication extérieure et de la Coopération internationale de la Djamahirya libyenne a souligné que "nos peuples et les générations futures aspirent à ce que l'espace maghrébin devienne un espace unifié et dynamique". Pour sa part, le secrétaire d'Etat tunisien chargé des Affaires maghrébines a indiqué que les évènements qui surviennent dans le monde nécessitent la conjugaison des efforts en vue de dégager une position réaliste qui prend en considération les aspirations des pays de la région quant à la concrétisation de la complémentarité en vue de renforcer leur capacité d'adaptation à cette situation mondiale. Zineb B.