«Nous avons des preuves que les SGP sont en train de préparer un document dangereux qui note que chaque opération de privatisation engendre la perte de 50% des postes d'emploi». C'est ce qu'a révélé, hier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, lors de l'ouverture de la session ordinaire du comité central du parti. Opposée toujours au processus de privatisation, elle a tiré à boulets rouges sur le ministre des Participations et de la Promotion des investissements. Pour Louisa Hanoune, Abdelhamid Temmar se contredit à chaque fois. Elle qualifie les déclarations du ministre «d'infondées» et «d'illogiques». Pour étayer ses propos, elle rappellera le recul du gouvernement quant à la privatisation de 100 entreprises. Une semaine après, précisera Mme Hanoune, le CPE annonce la privatisation de 16 entreprises. «C'est un crime pour nous, lorsque Temmar révèle que la privatisation des 396 entreprises a rapporté seulement 100 milliards de dinars». Elle notera, en outre, la distinction relevée dans la vente des entreprises qui privilégie les étrangers, en citant l'exemple du complexe de Draâ Ben Khedda, Cotitex, cédé aux Saoudiens au prix de 10 millions de dollars. Pour le PT, l'impact qui peut en découler de la nouvelle stratégie industrielle que prépare le département de Temmar est très dangereux quant à la perte des postes d'emploi. Hanoune dénoncera, également, l'absence des partenaires sociaux dans l'élaboration d'une telle stratégie ou bien dans les opérations de privatisation. Tout en appelant au départ de Temmar, la conférencière s'est interrogée sur le devenir de l'objectif du président de la République concernant la création d'un million de postes d'emploi d'ici à 2009. «Pourquoi opter aussi pour un choix qui génère la corruption?» Louisa Hanoune fait allusion, dans cette interrogation, aux dernières déclarations du ministre des Finances qui a reconnu que la corruption a pris de l'ampleur suite à l'ouverture de notre économie. Le PT s'oppose notamment au système de paiement de la dette algérienne en révélant que parmi les 4,7 milliards de dollars restants et qui concernent les créances, figurent des dettes des sociétés privées étrangères comme Henkel et Ispat. Pour ce parti, l'Etat est censé rembourser seulement les dettes des entreprises publiques. Sur le même sujet, Hanoune s'est étalée sur la proposition industrielle de l'Ugta, soumise au gouvernement à l'occasion de la tripartite. Celle-ci note que la relance industrielle, d'ici à 2012, a besoin de 520 milliards de dinars (5,2 milliards de dollars) en investissements permettant la préservation de 600 000 postes d'emploi. Ce qui est réalisable, selon Hanoune, et ce devant l'amélioration de la situation financière du pays qui enregistre des réserves de change atteignant les 80 milliards de dollars. Sur un autre volet, Mme Hanoune estime que les statistiques sur le nombre de postes d'emploi créés en 2006, soit 1 million, sont illogiques. Elle a argumenté ses jugements par le fait que le nombre de jeunes qui fuient le pays est en augmentation, que le taux de criminalité est en hausse, ainsi que celui des suicides, et que la principale cause reste le chômage. Là aussi, elle se réfère au dernier rapport de l'Ugta sur la relance industrielle qui donne le chiffre de 670.000 postes d'emploi créés en 23 ans, c'est-à-dire entre 1966 et 1990. «Comment pouvons-nous croire qu'il est possible qu'un million d'emplois soit créé en une année seulement?». Enfin, s'agissant de la situation des universités, le PT rejoint la position de certains étudiants qui demandent l'annulation du nouveau système LMD.