La sécurité et la souveraineté nationales seront fragilisées et les tarifs seront augmentés. L'ouverture du secteur de l'électricité au privé mènera probablement à la disparition de Sonelgaz. C'est avec ces propos que s'est exprimée la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, invitée à notre rubrique «A coeur ouvert». Le PT appelle tout simplement à son annulation. Pour ce parti, l'ouverture du secteur de l'électricité au privé va, non seulement fragiliser la sécurité et la souveraineté nationales, mais elle va permettre aussi la libéralisation et donc la flambée des tarifs. Mme Hanoune proposera, à ce propos, la suppression des agences de régulation du secteur. Le Parti des travailleurs espère donc que les pouvoirs publics changeront d'avis sur cette question, comme ce fut le cas pour la loi des hydrocarbures. Rappelons que le PT a mené une campagne pour l'annulation de cette loi en collectant plus de 1.200.000 signatures à travers le territoire national. Le temps lui a, en fait, donné raison, puisque le président de la République a décidé lui-même d'amender cette loi qualifiée également par le PT de très dangereuse pour l'économie et pour la souveraineté du pays. Réagissant à l'événement qui se déroule actuellement aux Pins maritimes, à savoir les assises nationales sur la stratégie industrielle, Mme Hanoune estime que l'impact qui peut découler de cette initiative est très dangereux quant à la préservation des postes d'emploi. Elle relèvera également l'absence des partenaires sociaux dans l'élaboration d'une telle stratégie. Sur le même sujet, la secrétaire générale du PT s'est étalée sur la proposition industrielle de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), soumise au gouvernement à l'occasion de la tripartite. Celle-ci note que la relance industrielle, d'ici à 2012, a besoin de 520 milliards de dinars (5,2 milliards de dollars) en investissements permettant ainsi la préservation de 600.000 postes d'emploi. Ce qui est réalisable, selon Hanoune, et ce, devant l'amélioration de la situation financière du pays qui enregistre des réserves de change atteignant les 80 milliards de dollars. Sur un autre volet, Louisa Hanoune estime que les statistiques sur le nombre de postes d'emploi créés en 2006, soit un million, sont illogiques. Elle a argumenté ses jugements par le fait que le nombre de jeunes qui fuient le pays est en augmentation, que le taux de criminalité est en hausse, ainsi que celui des suicides, et que la principale cause reste le chômage. Fidèle à ses positions, le PT mène toujours une «guerre» contre la privatisation. «Cette dernière a engendré la fermeture de 1500 entreprises et la perte de 1.200.000 postes d'emploi», a estimé notre invité, ajoutant que le CPE, les SGP et le ministère des Participations doivent disparaître. Elle propose en échange, la création d'un ministère de l'Economie et de la Planification. Elle a, en revanche, espoir que le gouvernement puisse changer d'avis sur ce processus, avant les législatives. Pour elle, la politique de Temmar est en train de tuer les entreprises publiques, donc la production nationale. Pourtant, a-t-elle ajouté, des entreprises publiques sont en train de percer dans leur production. Elle donnera l'exemple du groupe Saidal, tout en soutenant sa production du générique. Ses critiques ont portées également sur l'accord d'association avec l'Union européenne. Elle a qualifié les résultats de ce dernier de catastrophiques pour l'économie algérienne et propose de le geler avant de le réviser.