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L'assaut raconté par un membre du Gign
IL Y A DOUZE ANS, LE GIA DETOURNAIT L'AIRBUS FRANÇAIS
Publié dans L'Expression le 24 - 12 - 2006

17h05: Coup de théâtre, les réacteurs de l'Airbus se mettent en marche et l'avion commence à se déplacer. Nous savons tous que la piste d'envol a été bouclée par les camions de pompiers. Que nous préparent-ils? Tout de suite nous comprenons leur stratagème: ils veulent faire sauter l'avion sous la tour de contrôle, un point stratégique de l'aéroport. 17h10: Tout s'accélère, tout va très vite, les ordres descendent de la cellule de crise: «Aux prochaines exactions, vous donnez l'assaut».
Le commandant Favier transmet les ordres et chaque groupe se prépare sur sa passerelle. Mes sept gars plus le commandant sont tous motivés. Nous nous sommes entraînés sur le même type d'avion pendant deux heures dans la matinée. Chacun connaît sa place, chacun sait ce qu'il a à faire une fois à la porte. Chacun vérifie son armement. L'adrénaline commence à monter, quand, soudain, des coups de feu! Le bruit caractéristique de la kalachnikov se fait entendre à plusieurs reprises en direction de la tour de contrôle.
D'où nous sommes, nous voyons les vitres de la tour s'étoiler sous l'impact des balles. Puis le commandant lâche à la radio «Top action». Là, les gorges se serrent, les visages blêmissent et les passerelles démarrent. Nous avons à peu près 250m à faire mais les secondes seront longues. Nous avons fait 50m lorsque la porte arrière droite de l'avion s'ouvre: un terroriste armé de sa kalach commence à rafaler sur tout ce qui bouge. Puis, à la porte avant droite, même scénario. A mi-chemin, nous nous regardons les uns les autres: nos visages ne sont plus les mêmes; l'angoisse, la détermination, je ne sais pas...peut-être les deux. Là, nous nous donnons tous une poignée de main, signe d'encouragement ou signe d'adieu? Nous savons tous où nous allons. Nous sommes maintenant à la porte. La tension est à son comble puis tout va très vite. Pascal et Olivier sont chargés d'ouvrir la porte, Eric est en appui avec son HK, je suis à ses côtés. Elle est bloquée, merde, que se passe-t-il? Tout de suite je pense à un terroriste qui la bloque de l'intérieur.
«Eric, fais gaffe, il y a du monde derriere!». Au même instant, Feff, au volant de la passerelle, percute tout de suite et donne un petit coup de marche arrière. La porte s'ouvre, Eric s'engouffre et se met en appui face à l'arrière. Je bondis, comme à l'entraînement, dans le petit couloir qui mène au cockpit. J'entends des coups de feu, je ne sais pas d'où cela provient. En trois enjambées, j'arrive à l'entrée de la cabine. Je comprends tout de suite d'où proviennent les coups de feu que j'ai entendus: l'un des terroristes, revêtu d'une veste de steward et avec de grosses lunettes noires sur le nez, me tire dessus avec un pistolet automatique. Il est à genoux, à droite de la porte; face à moi, un autre terroriste en chemise blanche, dégarni, avec un pistolet Uzi dans la main gauche.
A droite, sur le siège derrière celui du copilote, un troisième en chemise blanche avec, me semble-t-il, un autre pistolet automatique. Bernard, le commandant de bord, réussit à se recroqueviller sur son siège. Tout s'enchaîne comme à l'entraînement; il faut analyser très vite la situation. Je choisis de neutraliser le dégarni à l'Uzi en premier, celui avec les lunettes et qui m'a loupé en deuxième puis celui en chemise blanche en troisième. Et puis c'est le choc! Le quatrième terroriste, que je n'avais pas vu, sur ma droite, me tire dessus. La première balle me touche à l'épaule, une douleur horrible comme si j'avais pris un 38 tonnes à pleine vitesse. Je suis paralysé, mes oreilles sifflent, je ne peux plus bouger. La douleur de la première était si forte que je suis comme anesthésié. Pendant ces quelques secondes, ma vie défile rapidement dans ma tête, ma fiancée, mes enfants, ma famille et c'est le trou noir. Une dernière balle vient me frapper au visage, elle me sauvera la vie: sous le choc je suis projeté en arrière, à l'extérieur du cockpit, sur le dos. Je me souviens qu'à ce moment précis je me suis dit «reste sur le dos, ne reste pas face au couloir». Avec le peu de force qui me reste, je réussis à ramper vers la porte gauche, à l'abri des regards.
Le terroriste voyant que j'étais toujours en vie continue de vider son chargeur dans ma direction, mais au jugé, à travers les wc et les vestiaires en carton pâte. Le temps me paraissait interminable. Mais que font donc Roland et Philippe? En fait, quinze secondes seulement se sont écoulées. Enfin, la machine infernale entre en action: sauvé, les copains arrivent! Rapidement les toboggans sont percutés et en quelques secondes les 171 otages sont évacués. Roland est le premier à arriver à mes côtés: «Ca va?». «Oui, mais fais gaffe, il y en a encore un». Je me sens mal, je ne sens plus mon bras droit, je baigne dans mon sang. J'ai la sensation que ma tête a doublé de volume et qu'elle va exploser. Les minutes s'écoulent lorsqu'une voix crie «grenade». Avec un frisson d'horreur, j'entends un objet rouler à côté de moi. Dans un sursaut d'énergie, je réussis à me tourner face à la porte avant gauche, attendant, impuissant, l'explosion; deux, trois, quatre, boum: un bruit assourdissant et une douleur insoutenable.
Un copain essaie de me tirer vers l'arrière. J'essaie comme je peux de l'aider, en poussant avec mes jambes qui sont mortes et que je ne sens plus. Mon sauveur réussit à m'extirper jusqu'à la porte de gauche, et là, deux ou trois collègues dont Jacky -j'ai reconnu sa voix- me hissent sur le toboggan. Les passagers sont sains et saufs, onze gendarmes sont blessés, les quatre terroristes sont tués...


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