Le projet est qualifié de «menace dite d'automne», en référence probable aux précédents projets réalisés ou avortés des terroristes islamistes. Projets d'attentats, multiplication de messages d'alerte des services étrangers, dégradation de la situation dans des pays proches de la France. Il y a quelques jours, Le Figaro publiait ces informations qui mettaient en relief la crainte de la sécurité française à l'approche des fêtes de fin d'année. Noir tableau que celui dressé par la Dgse dans une note d'évaluation de la menace terroriste, en date du 19 décembre. Les experts de la «piscine» recensent un certain nombre d'indices inquiétants. Premier élément: les projets d'attentat en France et en Europe. La note cite notamment deux projets pris visiblement très au sérieux et parvenus aux oreilles des services de renseignement en 2006. Une menace aurait plané sur le tunnel sous la Manche. Cette information aurait été très discrètement «signalée [à Paris] dès le mois de mai 2006 par les services anglo-saxons» et le complot aurait été ourdi par «des organisateurs [qui] se trouvaient au Pakistan». Le projet n'a rien d'étonnant. En août 2006, les Etats-Unis ont annoncé avoir démantelé une équipe terroriste ayant pour projet de faire précisément sauter un autre tunnel, cette fois à New York. Le Figaro rapportait qu'à la suite de cette alerte anglo-saxonne, les services de sécurité français et britanniques auraient procédé à une vérification des systèmes de protection existants dans le tunnel sous la Manche. Second projet évoqué: «Une vague d'attentats suicide dans un pays européen non identifié dont les planificateurs sont principalement installés en Syrie et en Irak». Selon «certains renseignements», précise la note sans développer, naturellement, sur leur origine, «il pourrait s'agir de la France». Les kamikazes seraient recrutés au «Proche et Moyen-Orient». Le projet est qualifié de «menace dite d'automne», en référence probable aux précédents projets réalisés ou avortés des terroristes islamistes. La note précise que la période dangereuse, au cours de laquelle ces projets pourraient être mis à exécution, s'est ouverte en septembre 2006 et qu'elle s'achèvera en avril 2007. Pour le service de renseignement extérieur français, ces menaces ne sont qu'une partie du «bruit de fond» intercepté par les spécialistes de la lutte antiterroriste. Ce bruit de fond englobant la surveillance d'Internet, les renseignements des services étrangers et des informateurs, n'aurait jamais été aussi élevé depuis 1995 ou 2001. Internet, bruits d'attaques et d'autres projets. Les analystes de la Dgse soulignent, également, les tensions terroristes dans trois pays clés où la France est très présente. L'Afghanistan tout d'abord où, selon la note du 19 décembre, un projet d'assassinat de personnalités étrangères aurait été récemment découvert. Et deux pays dont les terroristes ont frappé la France ces vingt dernières années: l'Algérie où, le 10 décembre, l'attaque revendiquée par le groupe salafiste pour la prédication et le combat, d'un bus transportant des employés d'une société américaine est qualifiée de «tournant». Le Liban enfin, avec la présence de troupes françaises. Par ailleurs, le tunnel sous la Manche, «The channel» situé entre la France et l'Angleterre, ferait l'objet par les islamistes militants d'Al Qaîda, de menaces d'attentats pour les fêtes de fin d'année. Cette annonce a été faite par les médias britanniques et français suite à une information émanant d'une note d'évaluation de la Direction générale de la sécurité extérieure (Dgse) datée du 19 décembre qui montre que la menace est élevée. La Dgse, informée elle-même par la CIA américaine, explique que le niveau de discussions entre les militants n'a pas été aussi élevé depuis 2001, l'année des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Les Anglo-Saxons se voient dans l'obligation de consolider leur système de sécurité. Ainsi, les systèmes de sécurité qui se trouvent dans le tunnel sous la Manche ont fait l'objet de vérification. Une vague d'attentats suicide dans un pays européen, il pourrait s'agir de la France, même si la nation n'est pas identifiée, serait à craindre. Les planificateurs seraient principalement installés en Syrie et en Irak. Le tunnel sous la Manche parait une cible facile. Pour rappel, c'est un tunnel ferroviaire reliant le Royaume-Uni et la France, long de 49,7 km, dont 37 km sous la Manche entre Calais et Folkestone.