L'Algérie connaîtra-t-elle, cet hiver et l'été prochain, une meilleure distribution d'électricité? Rien n'est plus sûr! Habitués, en effet, aux mauvaises surprises avec les coupures répétées et intermittentes, notamment en hiver et pendant les grandes chaleurs, cette année risque encore de poser problème. Toutefois, se voulant rassurant, le président-directeur général de la Sonelgaz, Nourredine Bouterfa, avait affirmé fin novembre à la radio, qu'il ne sera pas procédé à des coupures graves cet hiver. Selon lui, l'entreprise a investi pour équilibrer l'offre et la demande tout en assurant que Sonelgaz «recevra la station de Berrouaghia au courant du mois de janvier». Parallèlement à cette menace qui plane malgré les assurances fournies, Sonelgaz s'apprête à procéder, dans les prochains jours, à des coupures d'électricité dans les wilayas d'Alger, Boumerdès et Tipasa, pour récupérer quelque 500 milliards de centimes de créances, dont 200 mds/cts détenus par le secteur économique, 197 mds/cts par l'administration et 135 mds/cts par les ménages. A noter que le niveau des créances pour l'année 2005 était estimé à 25 milliards de dinars. A noter que les plus gros créanciers sont les hôpitaux, les collectivités locales et l'Algérienne des eaux (ADE). Les foyers représentent environ 1/5 du total. Ainsi, 1185 foyers sont en retard de paiement, 1860 clients relevant du secteur industriel et 1747 de l'administration alors que 211 chantiers retardataires fort consommateurs d'électricité sont recensés. Ce département a saisi ces créanciers avant de procéder à la coupure qui représente «l'acte extrême» qui doit, à notre avis, être différé au vu des conditions financières difficiles des ménages concernés. Dans certains cas, Sonelgaz s'adresse directement à la tutelle comme effectué auprès des ministères de la Santé et de l'Enseignement. La SDA gère actuellement 744.840 ménages (basse tension et basse pression), 18.096 administrations, 5396 infrastructures industrielles (moyenne tension et moyenne pression), 4 clients industriels de haute tension et 35 clients industriels de haute pression. Mais qu'en est-il des commerces et entreprises qui risquent de perdre gros avec les aléas dus aux délestages menaçants car les mauvaises surprises ne surviennent qu'en hiver ou pendant la période des grandes chaleurs. Est-ce le seul moyen «technique» pour répondre à la demande croissante? Autant de questions permises même si la loi interdit à Sonelgaz de procéder à des coupures à certains établissements publics (hôpitaux, ADE, P et TIC) ainsi qu'un certain nombre de secteurs stratégiques. Pour Sonelgaz, le recours au délestage sert à sauvegarder le réseau et éviter le «black-out» avec la forte demande en énergie. Les pics de consommation en période estivale ou hivernale «sont prévus et des mesures sont prises pour éviter ce désagrément aux clients». Pour ce faire, l'entreprise a injecté 30 milliards/DA dans divers projets, un montant pris directement de ses fonds propres qu'il faudrait ré-alimenter. Bouterfa a mis en avant les dettes de l'entreprise estimées à la mirobolante somme de 110 milliards/DA, ajoutées aux 25 mds/DA de créances. Une action de récupération des créances détenues par les clients est entreprise et avant de procéder à des coupures «un échéancier est proposé pour le paiement des dettes, ce qui est le cas pour les administrations étatiques comme les APC». A cela, il faut ajouter les piquages illicites ou clandestins qui causent une perte sèche qui avoisinerait 20% de son chiffre d'affaires dont 25% à Alger.