Les coupures d'eau dans certaines localités du pays sont de plus en plus fréquentes. Une situation qui a naturellement généré des mouvements de contestation des populations qui n'arrivent plus à s'approvisionner en eau potable en cette période de grande chaleur. Il est vrai que des avancées considérables ont été accomplies en matière de gestion de cette denrée vitale, notamment dans la première ville du pays où les habitants sont relativement bien servis. L'évaluation de la gestion de l'eau à Alger, une opération assurée depuis quelques années par la SEAAL, prête à un bilan positif si l'on se rappelle les longues coupures d'eau qu'a vécues la ville antérieurement. La prestation est nettement meilleure. Ce n'est néanmoins pas une raison solide pour dire que la bataille de l'eau est gagnée. La preuve vient manifestement d'être donnée par les manifestations itératives qui ont lieu ici et là à travers le territoire national, au cours desquelles les citoyens n'hésitent pas à exprimer leur colère dès que la coupure s'inscrit dans la durée. Des citoyens ont ainsi investi la rue dans plusieurs wilayas du pays. Les contestations les plus «spectaculaires» ont été enregistrées à Boumerdès et Béjaïa où les manifestants ont carrément coupé les routes dans l'objectif de faire entendre leur voix. Les résidents de certains douars des Issers et de Naciria, dans la wilaya de Boumerdès, continuent à mettre la pression sur les autorités locales, qui ne savent plus quoi entreprendre pour rétablir l'ordre. Les habitants de ces localités ne se font plus d'illusions. «Depuis des années, on nous promet des installations pour alimenter la population en eau potable. Nous en sommes encore au stade des promesses. Rien n'a changé et les citoyens sont obligés de parcourir des dizaines de kilomètres pour s'approvisionner en eau potable», disent-ils sur un ton de révolte. A Béjaïa, ce sont les résidants de Targa Ouzemmour qui ont fermé un chemin de wilaya pour dénoncer des conditions de vie dégradantes, accentuées par des coupures répétées d'eau et d'électricité. Il ne s'agit ici que de deux exemples de colère engendrée par des coupures d'eau. Une situation qu'ont vécue les Algériens au moins une fois pendant cet été. Pour la société française SEAAL, chargée d'assurer la distribution de l'eau, les perturbations enregistrées récemment sur le réseau national d'électricité n'ont pas manqué d'altérer la bonne marche de la distribution de l'eau. Le citoyen est ainsi doublement pénalisé. A souligner par ailleurs que l'Algérie a décidé de consacrer une enveloppe financière de 18 milliards de dollars au secteur de l'hydraulique entre 2010 et 2014. A. Y.