Les professeurs du lycée Emir Abdelkader d'Alger, ont poursuivi, hier, pour le deuxième jour consécutif, le débrayage entamé, samedi dernier, pour demander le départ du chef de leur établissement. Une déclaration, signée par 34 enseignants grévistes, parvenue à notre rédaction, a fait état d'une multitude de dépassements et de transgressions commis par Mme la proviseur. Il s'agit entre autres motifs de grève, de «retraits abusifs sur salaire, de manipulation des élèves contre les enseignants et de favoritisme dans les notations». Il est question, également, selon le document, de gestion matrimoniale de l'établissement sans respect du conseil de gestion. Aussi, la déclaration a fait état, d'actes gravissimes à l'instar de «la falsification de documents officiels». Sur ce point, les représentants des grévistes ayant fait le déplacement à notre rédaction, ont indiqué que la proviseur «avait ajouté de sa propre main de nouveaux articles aux textes régissant l'octroi des notes de la prime de rendement». Une falsification, ajoutent les grévistes, qui visent à resserrer l'étau sur les professeurs dont la majorité sont affiliés au CLA, Comité des lycées d'Alger. Un syndicat autonome, faut-il le rappeler, ayant défrayé la chronique, ces dernières années, autant par ses débrayages que par les procès de ses animateurs. Dans le même ordre d'idées, les enseignants ont fait savoir, aussi, que la désignation du proviseur en question, intervenue en mois de mai 2003, a été préconisée dans le seul but de casser l'élan du mouvement syndical qui s'ancrait, progressivement, dans ce lycée prestigieux. Selon la même source, le nombre des grévistes, est de l'ordre de 42 professeurs sur les 80 que compte le lycée et les non grévistes sont, pour la plupart, des enseignants suppléants ne jouissant pas du droit de grève. Un point de presse sera organisé, aujourd'hui, par les grévistes sur le perron dudit lycée pour expliquer à l'opinion publique les motifs de cet énième débrayage qui se veut «ouvert et renouvelable chaque jour» jusqu'à «l'affectation d'un nouveau chef d'établissement en symbiose avec l'équipe pédagogique et non un petit chef». Il est à souligner que ce mouvement est intervenu après un préavis de grève déposé, en date du 23 décembre écoulé, au niveau de l'académie d'Alger. Laquelle instance n'a pas accepté qu'on lui force le bras et les enseignants semblent déterminés à y aller jusqu'au bout. Les lycéens serviront de boucs émissaires dans ce bras de fer opposant les professeurs à leur supérieur hiérarchique.