Désormais, la vérité économique, aussi dure soit-elle, est de mise. Une à une, les entreprises et autres unités industrielles héritées de la période de l'économie administrée, ferment rideau. Apparemment, cette nouvelle donne économique est dictée par le souci d'épouser la nouvelle religion économique qu'est la loi du marché, un marché véritable et non plus ce temps où des entreprises en faillite distribuaient des bénéfices aux travailleurs. La réalité est rude, très rude et rien ne saurait rapporter avec fidélité les affres que vivent ces travailleurs dépossédés, carrément, de leur gagne-pain. Hier, ils étaient assurés d'avoir un travail et pour certains usant et même abusant de ces vaches à lait que furent ces unités souvent renflouées à coups de milliards pour, finalement retomber encore plus bas qu'au départ! Ainsi, à Tizi-Ouzou, une région encore plus sensible à ces fermetures pour avoir un réseau des plus rétrécis et aussi pour n'avoir pas pu, en vérité, essayer de réfléchir à un tissu de remplacement, les unités ferment les unes derrière les autres laissant bien des gens sur le carreau. C'est le cas pour la région sud de la wilaya comme Mechtras, où l'unité de menuiserie générale Enmgp, a baissé rideau et mis la clé sous le paillasson au grand dam des gens de la région qui n'avaient, en fait, que cette menuiserie pour espérer trouver un emploi près de chez eux et récemment, soit le 5 décembre courant, c'est la Cometal, une entreprise des Ouadhias qui était spécialisée dans la fabrication, entre autres, de citernes métalliques, qui a été placée en liquidation. Les 60 travailleurs ont, certes, eu tous les droits que prévoient les textes en la matière, mais le fait est que cette unité, la seule de la ville des Ouadhias, est un pan de l'histoire locale. Cometal a été ouverte en 1983 et a fonctionné bon an mal an, en dégageant, en principe, des bénéfices, car étant la seule du genre dans cette région. Mais, si les autorités ferment cette unité, c'est que la réalité devait être quelque peu différente. Du côté de Tigzirt, c'est l'unité Districh, spécialisée dans la chaussure, qui n'a jamais ouvert ses portes et réduit donc les espoirs des populations de la région. Désormais, les regards se portent sur la Cotitex de Draâ Ben Khedda, qui n'est plus, désormais, qu'un fantôme de cette grande usine textile qui avait employé jusqu'à 5000 travailleurs et, actuellement, réduite à un peu plus de 1000 travailleurs. L'autre affaire, si on peut s'exprimer ainsi, est cette fièvre qui a saisi les travailleurs de la laiterie de Draâ Ben Khedda dont l'unité est promise à la vente. Les travailleurs assistent, impuissants, au rouleau compresseur de la loi du marché et certainement regrettent les temps jadis mais la vache à lait a tari et bien tari.