L'équipe bordjienne occupe toujours la première place de son groupe au moment où celle de Sétif laisse filer le leader du sien. Paradoxes du football. L'Algérie a délégué, pour la représenter dans cette seconde phase de la champion's league arabe, deux équipes des Hauts-Plateaux de la région de l'Est: l'ES Sétif et le CA Bordj Bou Arréridj. Entre les deux, il y a 14 échelons de différence au classement du championnat national en ce sens que la formation sétifienne occupe, sans partage, la première place de ce classement au moment où celle de Bordj se retrouve à l'autre bout, sans partage, elle aussi, en dernière position. Entre les deux, il n'y a donc pas photo: tout plaide pour que celle de Sétif soit celle qui représente le mieux le football algérien tandis que pour l'autre, le fait de se retrouver en phase de poules de cette compétition, est une consécration inespérée. La phase de poules en question vient de boucler sa première partie et des deux représentants algériens, c'est le CABBA qui s'apprête à aborder la seconde partie en position de leader de son groupe alors que l'ESS va virer en seconde position dans sa poule loin derrière le leader, El Fayçali de Jordanie. On va certainement spéculer sur ce bilan en affirmant, notamment, que les adversaires de l'Entente sont d'un calibre autrement supérieur à celui des concurrents du club bordjien. Fausse analyse que celle-là, car en football, on ne peut jamais savoir ce qui pourrait arriver et rien ne dit que si l'ESS s'était retrouvée dans le groupe du CABBA, elle aurait fait mieux. Maintenant, il est vrai que, lundi après-midi, l'équipe sétifienne a eu affaire à une formation jordanienne bien plus percutante que celle d'El Qadissia, l'adversaire du CABBA. En fait, ce dernier n'a pas changé d'un iota sa façon de jouer à l'extérieur. Il s'est laissé dominer par son vis-à-vis, lui a fermé tous les angles, l'a endormi et l'a poussé à commettre l'erreur fatale, celle qui lui a valu d'encaisser un but contre le cours du jeu. Cette équipe d'El Qadissia qui avait «éclaté» (défaite 6-0) lors du match d'ouverture chez le Ahly Djeddah, s'était bien ressaisie par la suite en disposant, chez elle, du réputé Zamalek du Caire (2-1). Evoluant, une nouvelle fois, sur son terrain, elle partait avec les faveurs du pronostic face au CABBA. Pourtant, cette équipe koweïtienne n'a presque rien montré de probant durant les trois quarts du temps de la partie. Malgré sa domination, elle n'a pas tellement pesé sur la défense adverse et le gardien bordjien, Kial, n'a pas eu,durant toute cette période, à se démener pour préserver sa cage. Devant une formation au jeu aussi stérile, on a regretté que le CABBA n'ait pas trop cru en ses chances en développement un jeu plus porté sur l'offensive. C'était comme si le 0 à 0 suffisait à son bonheur. Il a pourtant, connu mieux à la 66', en profitant d'une grosse bévue de la défense koweitienne qui a laissé Boudjlid recevoir dans son dos un ballon émanant d'une ouverture de Mani. Le Boudjlid en question, parti presque du centre du terrain, a su conserver son sang froid jusqu'au bout puisqu'il est parvenu à mettre le ballon hors de portée du gardien adverse. Le CABBA tenait là une victoire presque inespérée mais c'est à ce moment-là que l'équipe koweïtienne s'est mise à mieux jouer sur le plan offensif. A partir de là, Kial et son arrière-garde ont eu plus de travail à effectuer et ont tenu la baraque. Seulement, les Bordjiens ont abusé de blessures simulées qui ont nécessité, à chaque fois, l'entrée de leur soigneur sur le terrain. Ce scénario leur à coûté cher parce qu'il a obligé l'arbitre soudanais, Khaled Abderahamane à prolonger la rencontre de 7 minutes au-delà de son temps réglementaire. 7 minutes additionnelles qui ont encouragé les Koweïtiens à accélérer le rythme du jeu avec, au bout, une juste récompense, une égalisation obtenue à la 93' suite à une reprise de la tête de Messaâd Réda sur un centre de M'Hamed M'barek. Bref, de quoi donner des regrets aux Bordjiens qui pensaient avoir les trois points d'une victoire qui leur aurait permis d'avoir un pied en demi-finale. Là, ils se retrouvent leader avec un seul point d'avance sur le duo Zamalek-El Qadissia et deux sur le dernier du groupe le Ahly Djeddah. Dans ce groupe tout reste possible. Le CABBA doit se déplacer encore une fois le mardi 13 février (ce sera à Djeddah) mais, en fin de parcours, il jouera ses deux ultimes matches (Zamalek et El Qadissia) à domicile. Pour l'Entente de Sétif, comme on l'a dit, la défaite de ce lundi a pesé lourd dans la mesure où elle a laissé s'échapper le club d'El Fayçali. Avec un total de 9 points (3 matches, 3 victoires) la formation jordanienne a pris une sérieuse option pour la qualification en demi-finale. Elle compte aujourd'hui une avance de 5 points sur l'ESS, 6 points sur Ennasr Essaoudi et 8 points sur El Koweïti. Avouons qu'avec un tel écart, les Jordaniens ont de quoi voir venir. Nul ne leur contestera leur victoire de ce lundi acquise sous une température glaciale. Ils ont bâti leur succès en première mi-temps durant laquelle ils ont exercé une pression sur un adversaire sétifien qui avait l'air d'être frigorifié. C'est en toute logique donc, qu'El Fayçali est parvenu à inscrire ce qui devait être l'unique but de la partie suite à un mauvais renvoi de la défense sétifienne sur lequel Abou Alia a bénéficié d'un contre heureux avant de mettre le ballon sous la barre transversale des buts gardés par Hadjaoui. Durant toute cette première mi-temps, on a peu vu l'ESS sur le plan offensif et, de ce point de vue, celle-ci n'avait pas trop à se plaindre au repos car les Jordaniens, même s'ils n'ont pas été extraordinaires, ont réussi à se procurer quelques belles occasions qu'ils ont, toutes, ratées. En seconde période, il y a eu moins de pressing de la part d'El Fayçali mais cela n'a pas incité l'ESS à hausser le rythme. Il faut, cependant, admettre que la fin du match l'a vu s'installer dans le camps adverse sans toutefois parvenir à ses fins. Malgré cette défaite, l'équipe algérienne conserve toutes ses chances de qualification (les deux premiers iront en demi-finale). Le prochain match (le mardi 13 février), elle devra, une nouvelle fois, se déplacer (chez El Koweïti) et elle jouera ses deux derniers matches. (Ennasr Essaoudi et El Fayçali) chez elle. Cependant, on ne manquera pas de signaler qu'il s'agissait là du quatrième match sans victoire des Sétifiens (2 en championnat, 2 en Coupe arabe). La saturation est-elle là? L'avenir nous le dira, notamment le match de ce vendredi que l'ESS disputera face à l'ASO Chlef dans le cadre de la mise à jour de la compétition nationale.