Belkhadem veut convaincre ses partenaires de l'Alliance sur le bien-fondé de son initiative. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem a tenu à préciser que l'idée de tenir simultanément les élections locales et législatives est une «suggestion personnelle», qu'«elle n'est même pas partisane». Comme il apporte une précision de taille en indiquant que «tant que les élections législatives n'ont pas eu lieu, le mandat du député est valable». Cette déclaration a été faite en marge de la rencontre avec les sénateurs du parti, jeudi dernier, en réponse à certains avis qui ont estimé la procédure anticonstitutionnelle. Belkhadem milite pour économiser un scrutin, trop coûteux à son sens, d'autant que l'Algérie s'apprête à tenir un référendum au courant de la même année. Mais la préoccupation de Belkhadem est surtout partisane. Il cherche à donner une large possibilité de choix à ses militants en offrant la chance aux candidats aux élections locales, de wilaya et législatives. Ainsi, il y aura moins de pression dans les compartiments du parti, parce que beaucoup de militants déterrent la hache de guerre dès qu'il s'agit d'un enjeu électoral limité. La triple opération est jouable si les partenaires de l'Alliance l'acceptent. Lors de la dernière rencontre au sommet à huis clos, rien n'a filtré sur l'ordre du jour. Belkhadem a seulement dit que le remaniement n'a pas été évoqué sans donner d'autres indications. Certains titres ont fait part de l'éventualité d'amendements des lois électorales. Il s'agit du découpage et du régime électoraux. Il faut rappeler qu'il s'agit de lois organiques -faites par un CNT désigné- et qui requièrent les deux tiers des voix du Parlement pour être amendées. Le ministre de l'Intérieur avait indiqué que le nouveau découpage territorial envisagé n'aurait aucune incidence sur les élections. Selon toute vraisemblance, la refonte du découpage électoral ne suscite pas le débat. Le mode de scrutin, par contre, est préoccupant pour la classe politique. Le FLN a déjà travaillé sur les amendements et finalisé ses propositions sur le sujet. Sauf que Belkhadem dit ne pas avoir une idée claire sur le régime électoral. Il préfère deux modes de scrutins séparés: un pour les locales et un second pour les législatives. Comme il veut à tout prix sortir du syndrome de «tête de liste» qui a ouvert la voie à la corruption. Lorsqu'on garde à l'esprit les législatives de 2002, on se rappelle comment le téléphone portable avait servi entre les différents chefs de commissions électorales qui étaient censés choisir les meilleurs candidats. Au FLN, l'option des listes nominatives semble recueillir l'unanimité. On ne sait si les autres partis, principalement de l'Alliance, partagent la même démarche. On sait, par contre, que les amendements feront l'objet d'un décret présidentiel, entre deux sessions à la fin de l'ultime session. Enfin, on ne sait plus. Mais il est admis que les amendements auront lieu avant les législatives, qui risquent d'être décalées si l'option de simultanéité des trois scrutins est retenue. Le débat sur l'amendement des lois électorales ne fait que commencer. L'opposition insiste essentiellement sur la régularité du scrutin, par la neutralité de l'administration, l'affichage des PV dans les bureaux de vote, la limitation des bureaux itinérants, le contrôle du scrutin, etc. Mais on trouve peu de place au mode de scrutin dans leurs argumentations comme si la manière dont se font les élections en Algérie, offrait la meilleure représentativité aux électeurs.