La Banque mondiale, dans son rapport 2007 sur les perspectives de la croissance économique à travers le monde, table sur un taux record pour les pays en développement, évalué à 7%. Contrairement aux précédentes prévisions, la croissance restera probablement supérieure à 6%, soit plus du double de celle des pays à revenu élevé, laquelle devrait s'établir à 2,6%. La croissance de l'économie mondiale est appelée à atteindre des plafonds jamais enregistrés. D'ailleurs, sur les perspectives des 25 prochaines années, le rapport de la Banque mondiale prévoit une progression de 35.000 milliards de dollars en 2005 à 72.000 milliards en 2030. Lequel développement aurait un effet significatif sur la pauvreté, fera observer la Banque mondiale. Ainsi, «le nombre de personnes ayant moins de 1 dollar par jour pour vivre pourrait être réduit de la moitié, de 1,1 milliard actuellement à 550 millions en 2030». La courbe montre aussi une tendance ascendante pour le commerce mondial des produits et services. Celui-ci pourrait plus que tripler pour représenter, en 2030, 27.000 milliards de dollars. Les pays en développement qui fournissaient, il y a de cela une vingtaine d'années, 14% des importations de produits manufacturés des pays riches, en assurent aujourd'hui 40%. Selon la Banque mondiale, ces mêmes pays fourniront probablement plus de 65% à l'horizon 2030. Cela constituera, sans doute, l'un des éléments moteurs de l'économie mondiale. A propos des effets de la mondialisation sur les pays en développement, la Banque mondiale estime le nombre d'habitants, à l'horizon 2030, à 1,2 milliard. Cette population qui fera partie de la «classe moyenne planétaire» représente moins de 15% de la population du globe. Elle est évaluée, présentement, à quelque 400 millions. Les enjeux majeurs de la prochaine vague de mondialisation consistent à réduire le réchauffement planétaire, d'endiguer les maladies infectieuses, ou encore d'empêcher la destruction des ressources halieutiques mondiales. Car, la hausse de la production signifie que les émissions annuelles de gaz à effet de serre augmenteront de l'ordre de 50% d'ici à 2030. Le taux pourrait doubler probablement d'ici à 2050, en l'absence de réformes de grande portée. Un risque grave pour la survie de l'humanité. Y a-t-il une solution? La Banque mondiale préconise la mise en oeuvre de politiques censées promouvoir une croissance «propre». C'est-à-dire, de manière à restreindre les émissions de gaz à effet de serre à des niveaux qui finiront par se traduire par une stabilisation des concentrations dans l'atmosphère. En outre, les pays pauvres auront besoin d'appuis au titre de l'aide au développement pour pouvoir s'adapter aux changements à venir. C'est le maillon faible. Car, le dialogue Nord-Sud peine à fixer des repères d'une concertation basée sur le principe de l'intérêt partagé.